Dernière mise à jour à 09h21 le 05/05
Le Soudan est devenu un cas d'étude majeur de l'objectif fondamental de la politique étrangère du président américain Joe Biden, à savoir consolider les démocraties dans le monde, alors que selon lui, cela affaiblit les dirigeants corrompus et permet aux pays d'avoir des remparts efficaces contre les influences étrangères, a rapporté mercredi le New York Times.
Cependant, "le 23 avril, les mêmes diplomates américains qui étaient impliqués dans les négociations au Soudan se sont soudainement retrouvés à fermer l'ambassade et à fuir Khartoum par des vols de nuit secrets en hélicoptère, alors que le pays tombait dans une spirale de potentielle guerre civile", a indiqué le journal.
"Une question urgente est au cœur de la crise : est-ce que les Etats-Unis ont mal calculé la difficulté qu'ils auraient à introduire la démocratie dans un pays à la longue histoire de gouvernance militaire, ainsi que les risques que présente la négociation avec des hommes forts qui parlent de démocratie mais ne l'appliquent jamais", poursuit l'article.
De hauts diplomates américains ont "fait l'erreur de choyer les généraux, en acceptant leurs demandes irrationnelles et en les traitant comme des acteurs politiques naturels", a souligné Amgad Fareid Eltayeb, conseiller du Premier ministre soudanais déchu Abdalla Hamdok, cité par le New York Times.
"Cela a alimenté leur désir de pouvoir et leur illusion de légitimité", a-t-il ajouté.
Il y a seulement quelques semaines, les diplomates américains pensaient que le Soudan était à deux doigts d'un accord historique qui ferait progresser sa transition d'une dictature militaire vers une démocratie à part entière. La réalité a pourtant emprunté un chemin bien différent qui porte la marque de l'échec de la politique diplomatique américaine dans ce pays, d'après le quotidien.