Dernière mise à jour à 08h48 le 29/05
A l'approche de la Journée mondiale de l'environnement célébrée chaque année le 5 juin et les négociations cruciales prochainement à Paris, un responsable du Fonds mondial pour la nature (WWF) International a noté que la pollution plastique constituait l'une des crises environnementales à la croissance la plus rapide dans le monde, appelant à plus d'actions et de mesures concrètes afin de mettre fin à cette pollution.
UNE CRISE MONDIALE CROISSANTE
"La Journée mondiale de l'environnement de cette année est consacrée à la pollution plastique et à la recherche de solutions pour arrêter et réduire la pollution plastique, qui est l'une des crises environnementales mondiales à la croissance la plus rapide et qui s'accélère réellement", a déclaré Eirik Lindebjerg, responsable de la politique mondiale sur les plastiques au WWF International, lors d'une interview vidéo récente accordée à Xinhua .
"La surproduction et la consommation de plastique étouffent nos rivières et nos océans, tuent la faune, contaminent notre nourriture, notre air et notre eau, et cela ne fait qu'empirer", a-t-il averti.
Selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), plus de 400 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année, dont la moitié est conçue pour n'être utilisée qu'une seule fois. De cela, seules moins de 10 % sont recyclées, alors que l'on estime que 19 à 23 millions de tonnes finissent dans les lacs, les rivières et les mers.
Le WWF a appelé à une interdiction mondiale des articles en plastique à usage unique nocifs et inutiles, tels que les couverts et les microplastiques cosmétiques.
LE ROLE POSITIF DE LA CHINE
Interrogé sur les efforts de la Chine visant à utiliser des alternatives au plastique telles que le bambou et le rotin, M. Lindebjerg a déclaré : "Il est très important d'identifier et de trouver des substituts au plastique. Actuellement, la production et la consommation de plastique et donc aussi la pollution sont vraiment incontrôlées. Nous sommes obligés de chercher des alternatives. Je pense que le bambou et le rotin font partie de la solution."
"Nous devons également examiner les changements de système vers la réutilisation pour vraiment résoudre l'ensemble du problème", a-t-il souligné.
M. Lindebjerg a en outre félicité la Chine pour le résultat du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, qui a été adopté lors de la deuxième phase de la 15e réunion de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP15) à Montréal au Canada en décembre dernier.
"Il s'agissait d'un accord historique qui fixe les objectifs et l'orientation du travail à l'échelle mondiale pour protéger la nature et la biodiversité dans les années à venir. Ce fut une énorme réussite", a-t-il affirmé.
Il y a eu des étapes importantes en Chine, comme la "Beautiful China Initiative", et aussi l'élévation de la conservation de la biodiversité au rang de stratégie nationale, a rappelé le responsable.
DE GRANDS ESPOIRS POUR PARIS
Les pourparlers sur un traité mondial de lutte contre la pollution plastique, sous l'égide des Nations Unies, auront lieu à Paris en France du 29 mai au 2 juin. Cette session de négociations pour élaborer un instrument juridiquement contraignant dans le monde entier fait suite à la première session qui s'est déroulée en Uruguay fin 2022.
"La réunion de Paris sera vraiment importante pour définir la vision et l'ambition, et commencer à concrétiser les mesures réelles qui devront être mises en place au niveau mondial", a souligné M. Lindebjerg.
"Il s'agit de la dernière réunion avant que nous n'abordions réellement la discussion sur le texte juridique. Par conséquent, il est important que les gouvernements viennent à cette réunion avec une grande ambition et prêts à définir les règles et réglementations mondiales concrètes qui sont nécessaires", a-t-il poursuivi. Les négociations du traité devraient être conclues d'ici 2024.
"Le WWF appelle à un traité capable d'interdire ou d'éliminer rapidement la production des plastiques, produits chimiques et additifs les plus à haut risque", a souligné M. Lindebjerg, ajoutant que ce traité devrait se doter d'un mécanisme de soutien approprié pour sa mise en œuvre dans tous les pays, y compris un soutien financier et une collaboration au niveau technique.
Basé à Gland, en Suisse, le WWF est une organisation non gouvernementale internationale qui oeuvre à la protection de l'environnement et au développement durable, avec un réseau mondial actif dans plus de 100 pays.