Vous êtes fan des tables tournantes ? Oubliez-les ! Désormais, la façon la plus simple de communiquer avec les morts est d'utiliser Twitter. Le mois prochain sera lancée une nouvelle application permettant de tweeter après sa mort, LivesOn.
Cette application utilise des algorithmes pour analyser votre comportement sur internet ainsi que votre façon de vous exprimer. Vous pourrez ainsi rester présent sur la toile même après être passé de vie à trépas…
Le slogan de l’application est on ne peut plus clair : « When your heart stops beating, you'll keep tweeting » (Quand votre coeur s’arrêtera de battre, vous continuerez à tweeter). Dave Bedwood, associé de Lean Mean Fighting Machine, l'agence publicitaire britannique qui a développé l'application, a déclaré au Guardian : « Les réactions sont très vives et très contrastées, et je ne vous parle pas des problèmes philosophiques et éthiques. Cela choque certaines personnes mais en enchante d'autres. Et si les gens voyaient cela comme une façon légitime et facile de continuer à vivre, après tout ? La cryogénie coûte une fortune alors que cette application est gratuite. Je suis prêt à parier que ça marchera mieux que de se faire congeler la tête ».
Certains s’y intéressent déjà, en effet, estimant que c’est une possibilité de laisser une « sorte de trace ironique », tout en jugeant la chose un tantinet prétentieuse, et se demandant si cela pourra intéresser quelqu’un de lire une version électronique de quelqu’un.
Un « héritage électronique »
Ce système pose déjà quelques problèmes juridiques et éthiques : l'utilisation des mots de passe du défunt par des membres de la famille constitue une violation des conditions d'utilisation de nombre de sites internet. De plus, comment léguer des photos ou des messages sans respecter une certaine procédure ? Les représentants de Facebook se sont d’ailleurs déjà opposés à ce que les familles puissent contraindre le réseau social à leur transmettre les données du ou de la défunt(e).
Toute personne qui s'inscrira à LivesOn devra désigner une personne chargée du contrôle de son compte. En revanche, un autre site, DeadSocial, laisse lui le contrôle du compte au défunt… Il s'agit en fait d'un « outil d'héritage électronique » qui vous permet de créer une série de messages qui seront envoyés à titre posthume via Facebook ou Twitter. Selon un des concepteurs de l’application, le côté émotionnel a été pris très au sérieux, son équipe ayant travaillé avec un médecin spécialisé dans les soins palliatifs.
Et s’il y avait des « fantômes électroniques » ?
Cependant, certains s’inquiètent de l'impact que pourraient avoir ce genre de sites sur le travail de deuil. Certains estiment que des sites comme DeadSocial sont une sorte d’« extension numérique » des lettres papier, et donc que cela n’est pas vraiment un problème. En revanche, on peut légitimement s’interroger sur les applications permettant de créer des messages artificiels au nom du défunt. Car après tout, et si jamais il y avait un fantôme qui venait hanter les lecteurs de ces messages ?