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| La chinoise Li Na renvoie un coup droit face à la Française Kristina Mladenovic lors de la rencontre simple dames qui a opposé les deux joueuses lors du tournoi de l’Open de France au stade Roland Garros à Paris, le 27 mai 2014. [Photo / agences] |
C’est tout Li Na… elle gagne un championnat du Grand Chelem, elle est fêtée lors de son retour en Chine, puis elle se présente dans les autres grands tournois qui suivent et, apparemment, oublie comment on fait pour gagner.
C’est arrivé en 2011, après son triomphe à l’Open de France qui fit d’elle la première chinoise à remporter un titre du Grand Chelem. C’est arrivé de nouveau mardi, quand Li Na, classée deuxième favorite à Roland-Garros, a perdu au premier tour face à une joueuse classée 103e, à peine quatre mois après avoir remporté l'Open d'Australie.
« Je n'ai pas suivi le plan de match », a déclaré Li Na. « Je n'ai pas eu la moindre idée de la façon dont il fallait jouer ».
Sa défaite par 7-5, 3-6, 6-1 contre la Française Kristina Mladenovic devant une foule qui était derrière celle-ci lors de la 3e journée du tournoi, nuageuse et venteuse, est arrivée environ 16 heures après que le vainqueur en simple messieurs de l'Open d'Australie Stan Wawrinka, troisième tête de série, ait été battu à Paris -ce qui fait que l’Open de France de cette année ne ressemble déjà plus à aucun autre tournoi de l'histoire du Grand Chelem.
C'est en effet la première fois que les vainqueurs en simple messieurs et simple dames du précédent tournoi majeur perdent dès le premier tour.
« Personne ne dit que si vous êtes n° 2 mondiale, vous devez gagner tous les matchs. Ce que je veux dire, c'est que le tennis, c’est ca », a déclaré Li Na, qui s’entraine avec Carlos Rodriguez, l'ancien entraîneur de Justine Henin, qui fut quatre fois vainqueur de Roland Garros.
Dans un match d'ouverture d’un tournoi majeur, la « tension est différente », a-t-elle ajouté. « Passer le premier tour, c’est toujours difficile ».
Les meilleurs joueurs, même ceux comme Rafael Nadal et Serena Williams, disent souvent être particulièrement nerveux au début d'un tournoi du Grand Chelem, même contre un adversaire clairement surclassé.
Ils en font encore plus la remarque quand des personnalités comme Li Na ou Stan Wawrinka partent prématurément.
« Peu importe ce qui est arrivé aux autres joueurs », a dit le champion de Wimbledon Andy Murray, qui a gagné en quatre sets mardi, « j'ai toujours espéré que j’essaierais ou que je serais en mesure de trouver les moyens nécessaires pour mon premier match et négocier mon chemin pour m’en sortir dans ces conditions face à un adversaire délicat ».
Ce Open français a été difficile pour plusieurs champions de grands tournois passés et d'autres joueurs bien classées, et le deuxième tour n'a pas encore commencé.
Caroline Wozniacki, n° 13 mondiale et finaliste de l’US Open 2009, a été battue mardi, moins d'une semaine après que son mariage avec la star du golf Rory McIlroy ait été annulé ; Grigor Dimitrov, n° 11 mondial, considéré par beaucoup comme un futur grand, a perdu face à Ivo Karlovic ; deux joueurs bien classés, le n° 16 Tommy Haas et le n° 21 Nicolas Almagro, ont dû abandonner au premier set sur blessures ; Lleyton Hewitt, ancien vainqueur de plusieurs tournois du Grand Chelem a également perdu.
S’il est un joueur qui a été agréablement surpris de sentir enfin ce que c'est que de gagner au premier tour, c’est bien le 66e du classement mondial, l’Australien Marinko Matosevic, qui en était au score de 0-12 dans les tournois du Grand Chelem avant de battre l’Allemand Dustin Brown par 7-6 (5), 6-4, 6-7 (1), 7-5.
« C’est un soulagement énorme », a déclaré Matosevic, qui va maintenant rencontrer le n° 7 Murray. « Je me suis senti assez démoralisé à certains moments. J'ai eu quelques coups difficiles. Quand j'ai eu des occasions, je n’arrivais tout simplement pas à en profiter ».
Li Na a baissé la tête quand elle a décoché un coup trop long sur la balle de match, pour ce qui fut sa 37e faute directe, 12 de plus que Mladenovic. Sur la ligne de fond de court opposée, Mladenovic a levé les deux bras, puis caché sa bouche avec une main gauche tremblante, essayant sans doute d’essayer de comprendre ce qui s'était passé. Et bientôt, la jeune femme âgée de 21 ans a dû étouffer ses larmes.
« Ce n'est jamais normal quand vous battez un aussi grand nom, une grande joueuse », a déclaré Mladenovic, dont le score à l’Open de France était de 1-5 avant le mardi, dont une défaite face à Li Na en 2010.
La Chinoise eut deux balles de set dans la première manche alors qu’elle menait par 5-4, avant de les perdre, puis de prendre trois jeux d'affilée et de laisser la Française passer devant.
« C'est vraiment grand », a déclaré Mladenovic. « On ne bat pas Li Na tous les jours ».
A moins que vous ne preniez cette dernière alors qu’elle arrive après l'un des grands sommets d’une carrière irrégulière. Il y a trois ans, après la grande sensation de Paris, Li Na perdit en effet au deuxième tour à Wimbledon, puis lors du premier tour à l'US Open.
Son analyse de cette défaite n’a pour autant pas été très charitable envers Mladenovic –« Peu importe qui aurait joué aujourd'hui contre moi... j’ai laissé filer le match » a-t-elle dit- mais elle a insisté sur le fait que le résultat n'était « pas un problème de technique ».
« L’important, c’est dans ma tête », a-t-elle ajouté. « Je pense que je devrais arriver à savoir ce qui s'est passé ».
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