La Chine devrait assouplir ses politiques de l'attribution d'une «carte verte» pour faciliter les démarches des professionnels de talent et les convaincre de rester dans le pays.
Telle est la conclusion du rapport annuel 2012 sur l migration internationale en Chine, publié lundi par les Presses de l'Académie des Sciences Sociales.
Cette année a marqué une première pour le rapport qui a accordé une attention particulière à l'immigration, a expliqué Wang Huiyao, directeur du Centre de recherche sur la Chine et la mondialisation et rédacteur en chef du rapport.
«D'une part, le nombre d'expatriés est très important et d'autre part, les protections juridiques actuelles sont insuffisantes pour protéger leurs droits» a-t-il confié.
Selon le rapport, 1,02 millions d'étrangers vivaient en Chine fin 2010. Toutefois, moins de 5 000 d'entre eux ont été qualifiés comme résidents permanents.
Le règlement relatif à l'examen et à l'approbation d'un statut de résident permanent des étrangers fixe la barre très haute pour les expatriés qui veulent obtenir une carte verte. Il a indique que seulement ceux qui ont un poste supérieur ou égal à celui d'un directeur général adjoint, directeur d'usine adjoint ou professeur agrégé à un organisme gouvernemental ou universitaire éminent peuvent faire une demande.
Le 11 décembre, un règlement adopté par ving-cinq ministères donne aux détenteurs d'une carte verte les mêmes droits que les citoyens chinois au niveau de la pension, de l 'emploi et de l'accès à la propriété.
»Pourtant, même avec cette nouvelle réglementation, très peu d'étrangers peuvent effectivement obtenir la résidence permanente," a reconnu Wang.
Liu Guofu, professeur spécialisé en droit de l'immigration à l'Institut de Technologie de Beijing, partage le même avis.
«Ce règlement ne va pas aider à attirer les travailleurs talentueux de l'étranger si la politique pour l'attribution de la carte verte est trop stricte», a-t-il fait remarquer. «Ceux qui répondent aux exigences ont tendance à appartenir à la classe supérieure et n'ont probablement pas besoin d'aide pour une protection sociale et ceux qui ont besoin d'une aide sociale ne sont pas qualifiés pour postuler».
Il a notamment à titre d'exemple parlé des étudiants internationaux, en indiquant que 292 611 étrangers sont venus étudier en Chine l'année dernière.
«Pourtant, lorsqu'ils obtiennent leur diplôme, ils ne pourront pas obtenir un visa de travail en Chine s'ils n'ont pas au moins deux ans d'expérience professionnelle ailleurs. Leur seule option est de quitter le pays ».
Contrairement aux États-Unis, où les étudiants peuvent prolonger leur visa d'un an pour la recherche d'un emploi dans le pays, la Chine ne délivre pas de visas de travail pour les nouveaux diplômés.
Pour Liu, le système américain a été couronnée de succès et a attiré de nombreux travailleurs talentueux de l'étranger.
«Si le gouvernement chinois veut également attirer plus de travailleurs étrangers, il devrait commencer par privilégier les étudiants, prolonger la période de visa et réduire les exigences pour ceux qui font une demande de carte verte», a-t-il ajouté.