Dix cas de polio ont été confirmés chez des enfants en Syrie en guerre, pour la première fois dans le pays depuis 1999, rendant urgent la mission de vacciner les enfants syriens contre l'épidémie, ont déclaré mardi les Nations Unies.
"Mardi, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a indiqué que le poliovirus sauvage de type 1 avait été isolé dans dix cas en Syrie," a indiqué le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky lors de sont point presse quotidien. Selon lui, 12 autres cas sont en cours d'analyse.
Les cas se trouvent dans la province de Deir Al Zour, au nord-est de la Syrie, et la plupart des victimes ont moins de deux ans et sont non immunisés ou sous-immunisés, a précisé Nesirky qui cite une déclaration de l'OMS.
La polio est une maladie hautement infectieuse causée par un virus qui envahit le système nerveux et peut provoquer une paralysie totale en quelques heures. Le virus pénètre le corps par la bouche et se multiplie dans l'intestin.
Les symptômes initiaux de l'infection sont la fièvre, la fatigue, des maux de tête, des vomissements, une raideur dans le cou et une douleur dans les membres. Une infection sur 200 dégénère en une paralysie irréversible et parmi les personnes paralysées, 5 à 10% meurent lorsque leurs muscles respiratoires s'immobilisent.
Anthony Lake, le directeur général de l'UNICEF, vient d'achever une visite de deux jours à Damas, la capitale syrienne, où le gouvernement syrien et l'UNICEF ont convenu de l'importance d'atteindre des centaines de milliers d'enfants dans les parties les plus touchées de la Syrie avec des vaccins vitaux, parmi lesquels ceux contre la polio, a expliqué Nesirky.
"M. Lake a rappelé que l'immunisation des enfants était par nature non politique et sans lien avec une quelconque considération militiare," a précisé le porte-parole de l'ONU, qui a répété l'appel urgent de Lake pour la vaccination des enfants contre la polio pour la Syrie et pour le monde entier et la priorité que cela représente.
La situation en Syrie s'est détériorée du fait de pénuries en médicaments et en personnels médicaux, de la destruction des équipements de santé et de l'accès difficile aux traitements, ont expliqué des officiels de l'OMS vendredi dernier.
Au mois de juillet de cette année, 64% des hôpitaux publics du pays avaient été affectés par le conflit, lequel commencé en mars 2011, ont précisé les officiels, ajoutant que parmi ces hôpitaux, 24% étaient endommagés tandis que le reste était hors de service.
Plus de 50% des personnels de santé compétents ont fui le pays et la situation est bien pire dans les régions les plus affectées. Par exemple, au moins 70% des médecins ont quitté Homs, localité durement touchée, a confirmé l'OMS.
Du fait de dégâts substantiels sur les usines pharmaceutiques, la production locale de médicaments a été réduite de 65 à 70%, alors qu'avant le début du conflit, 90% des médicaments en Syrie étaient produits localement, selon l'OMS.