Lorsqu'un ferry a coulé mercredi au large de la côte sud-ouest de la Corée du Sud, le ministère de la Sécurité et de l'Administration publique a annoncé que 368 personnes avaient été secourues. Quelques heures plus tard, ce chiffre est passé à 164.
La désinformation est due aux reportages confus de divers acteurs présents sur les lieux du drame, a expliqué le vice-ministre Lee Kyung-ok. Le bilan a été révisé par la suite à plusieurs reprises avant d'être fixé à 174 vendredi.
La confusion a été entretenue pendant le déroulement des opérations de secours vendredi. Le ministère a indiqué que les plongeurs avaient réussi à se frayer un passage vers le réfectoire sur le premier des cinq ponts du ferry, nourrissant ainsi l'espoir que des survivants piégés pourraient être rapidement secourus lors des opérations à l'intérieur de l'épave, mais les garde-côtes ont réfuté cette information, affirmant que les plongeurs n'étaient pas encore parvenus à entrer dans le ferry.
L'une des lycéennes manquant à l'appel a été ajoutée par erreur à la liste des personnes secourues. Une chaîne de télévision locale a montré son père désemparé en train de hurler : "Combien de fois allez-vous tuer (ma fille), deux fois, trois fois, cinq fois ?"
Par ailleurs, la mère d'un lycéen disparu s'est précipitée à l'hôpital quand elle a appris que le corps de son fils avait été repêché. Après avoir identifié le corps, la mère a pleuré de soulagement : "Ce n'est pas mon fils".
Jeudi, quand la présidente Park Geun-hye a rendu une visite "surprise" au gymnase de l'île Jindo où les proches des passagers disparus sont réunis pour obtenir des nouvelles des opérations de recherche et de secours. Elle a accueillie avec un mélange d'insultes, de cris et de gémissements. La foule, en particulier les parents des élèves du lycée de Danwon, s'est défoulée verbalement sur la présidente.
Mme Park a déclaré que si les officiels présents sur la scène n'entreprenaient pas les actions que les parents demandaient, ils devraient prendre leurs responsabilités et démissionner.
C'est seulement après cette visite que le chef des garde-côtes a commencé à informer les parents quotidiennement et que de grands écrans ont été installés au gymnase pour transmettre en direct les images des opérations de sauvetage.
Il a également fallu attendre trois jours pour que le Premier ministre Chung Hong-won donne l'ordre samedi de réunir les divers organes de communication sous la coordination du Centre de gestion des situations d'urgence, dirigé par le ministre des Océans et de la pêche, tout en présentant ses excuses pour la désinformation.
Si le capitaine du ferry a quitté le navire avant la plupart des passagers, l'une de ses jeunes subalternes, une certaine Park Ji-young, a sacrifié sa vie pour sauver un maximum de passagers en leurs distribuant des gilets de sauvetage. Les lycéens qui ont survécu ont également affirmé que leurs enseignants ont également fait tout ce qui était en leur pouvoir pour les aider à sortir du ferry. La mort de deux professeurs a été confirmé, et 10 des 15 professeurs à bord manquent toujours à l'appel, tandis que l'un des survivants, le principal adjoint du lycée, s'est pendu non loin du gymnase.
Les garde-côtes, la Marine et de nombreux plongeurs bénévoles participent aux opérations de recherche et de secours sur le site du naufrage au large de l'île de Jindo.
Plus de 560 plongeurs ont contribué à 15 opérations de recherche dans la nuit de samedi à dimanche qui ont également mobilisé 192 navires de sauvetage et 31 avions.
Dimanche, le nouveau bilan du naufrage est de 49 morts, 174 rescapés et 253 passagers toujours portés disparus.