Chonghaejin Marine, le groupe propriétaire du ferry sud-coréen qui a sombré le mois dernier avec des centaines de passagers à bord, devra se présenter cette semaine au bureau du procureur dans une affaire de corruption.
Le bureau du procureur du district d'Inchéon a ordonné à Yoo Byung-eun (73 ans), qui est généralement reconnu comme étant le véritable propriétaire de Chonghaejin Marine, de se présenter au bureau du procureur d'ici 10h00 du matin vendredi, selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.
M. Yoo et des membres de sa famille pourraient dorénavant faire face à divers chefs d'accusation, parmi lesquels détournement de fonds, manquement au devoir, évasion fiscale et corruption.
Un mandat d'arrêt a également été émis lundi pour le fils aîné de M. Yoo, Yoo Dae-gyun, pour avoir désobéi à une sommation de comparaître. Il s'agit du premier actionnaire de quatre filiales de l'entreprise familiale, dont la compagnie qui opérait le Sewol.
La famille Yoo est soupçonnée d'avoir monté des sociétés-écran pour récolter des fonds secrets et transférer de l'argent à l'étranger en détournant les fonds du groupe, une allégation qui pourrait être étroitement liée à la mauvaise gestion des normes de sécurité.
Le deuxième fils de M. Yoo, Yoo Hyeok-gi, et sa fille aînée Yoo Som-na, qui résident actuellement à l'étranger, ont également échappé aux enquêteurs. Ils sont soupçonnés de gérer les fonds secrets de la famille placés dans des comptes à l'étranger.
Kim Han-shik, le PDG de Chonghaejin Marine, a également été arrêté vendredi dernier pour avoir négligé la surcharge dangereuse du navire qui a conduit à son naufrage. Il a aussi été inculpé d'homicide involontaire et de violation des normes de sécurité des navires. Quatre autres dirigeants et employés de Chonghaejin Marine avaient été arrêtés auparavant pour les mêmes chefs d'inculpation.
La justice sud-coréenne a également annoncé qu'elle mènerait l'enquête sur le rôle joué par diverses institutions critiquées par l'opinion publique dans le sillage du naufrage, parmi lesquelles le ministère de la Pêche et des Océans, celui de la Sécurité et de l'Administration publique, les gardes-côtes et certaines associations à but non lucratif.
Plus de 50 inspecteurs seront chargés d'examiner la réponse du gouvernement dans le sillage de la tragédie et de mettre en place des mesures préventives de base pour éviter qu'un tel incident se reproduise, selon les autorités sud-coréennes.