Le président français François Hollande a annoncé qu'il a invité le président russe Vladimir Poutine à assister aux cérémonies du 6 juin prochain en Normandie, dans le Nord-ouest de la France, à l'occasion du 70e anniversaire du débarquement des forces alliées. La Russie a également confirmé que Vladimir Poutine assistera à la cérémonie.
Dans le contexte actuel de la crise en Ukraine, qui est loin d'être résolue, cette annonce peut sembler un peu étonnante, parce qu'il s'agit d'une invitation émise par un des pays les plus importants de l'UE, et que les différences entre l'Europe et la Russie sur l'Ukraine restent toujours un problème grave.
Quand il a lancé cette invitation, François Hollande a souligné en particulier : « Nous pouvons avoir des désaccords avec M. Poutine, mais je n'ai pas oublié et je n'oublierai jamais que des millions de Russes ont sacrifié leur vie pendant la Seconde Guerre mondiale ». Ces paroles très émouvantes du Président français sont en fait adressées à Vladimir Poutine, elles sont comme une branche d'olivier tendue à la Russie.
A l'évidence, François Hollande veut profiter de cette occasion pour apaiser la crise en Ukraine, qui a déclenché des tensions entre l'Occident et la Russie, et il espère aussi utiliser cette opportunité pour discuter davantage avec la Russie des moyens de résoudre le problème ukrainien.
Bien que, depuis le déclenchement de la crise en Ukraine, la France se soit alignée sur la position de l'UE et de l'OTAN, qu'elle ait condamné l'annexion de la Crimée par la Russie et suspendu l'essentiel de sa coopération militaire avec elle, au fond, elle ne semble ne pas vouloir en arriver à une impasse complète avec la Russie. En plus des relations traditionnelles entre les deux pays, qui doivent être prises en considération, la France a, en particulier, maintenu des échanges économiques et commerciaux étroits avec la Russie.
Comme nous le savons tous, la Russie et la France ont signé en juin 2011 un contrat d'achat de deux navires d'assaut amphibie de classe « Mistral ». Aux termes de ce contrat d'une valeur d'1,2 milliard d'Euros, le premier bâtiment de type Mistral, baptisé « Vladivostok » devrait être livré d'ici la fin de cette année à la Russie, tandis que la livraison du deuxième navire, qui portera le nom de « Sébastopol » est prévue en 2015. Le contrat apportera 1 000 emplois en France. Et si jamais, en raison de la crise en Ukraine, le contrat venait à être suspendu ou annulé, il est évident que cela causera des pertes considérables à l'industrie de la construction navale française.