Le Conseil des affaires étrangères de l'Union européenne (UE) a décidé lundi à Bruxelles d'élargir ses sanctions à 13 autres personnes et deux autres entités, russes et criméennes, pour la crise ukrainienne en cours. Il s'agit de l'interdiction de visa de voyage et du gel des avoirs.
Le Conseil des affaires étrangères a approuvé l'élargissement des sanctions de l'UE, "vu les derniers développements et faute de tout pas vers la désescalade", selon un communiqué publié à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des 28 Etats membres de l'UE, une décision qui constitue une mise en garde contre "les efforts continus de déstabiliser l'est et le sud de l'Ukraine".
Les personnes et les entités ciblées par les sanctions sont à dévoiler plus tard.
"L'UE ne reconnaîtra aucun référendum illégitime et illégal", a déclaré la Haute Représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, dans le cadre de la réaction aux référendums tenus dimanche dans deux villes de l'est de l'Ukraine.
"Il est très important que toutes les parties se concentrent sur la mise en application de la Déclaration conjointe de Genève (du 17 avril sur la crise ukrainienne, signée par l'UE, les USA, l'Ukraine et la Russie, NDLR), dont le dialogue et la fin des violences et provocations sont essentiels", a estimé Mme Ashton. Elle a réaffirmé le soutien de l'UE à la tenue d'une élection présidentielle libre et équitable en Ukraine le 25 mai.
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont exprimé le soutien à l'unité, la souveraineté, l'independance et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, en renouvelant la demande à Moscou de retirer ses troupes de la frontière ukrainienne et de renoncer immédiatement au mandat du Conseil fédéral russe sur l'usage de la force sur le territoire ukrainien. Ils ont refusé de reconnaître la réintégration de la Crimée à la Russie, "regrettant" la présence du président russe Vladimir Poutine au défilé militaire à Sévastopol en Crimée le 9 mai pour la Journée de la victoire de la Seconde Guerre mondiale.
Les chefs de la diplomatie ont aussi recommandé l'ouverture d'une enquête sur le drame du 2 mai survenu dans la deuxième plus grande ville ukrainienne d'Odessa et qui avait fait plusieurs dizaines de morts parmi des pro-indépendantistes, pour en traduire en justice les auteurs.
Les autorités de Kiev ont été aussi exhortées à un dialogue national inclusif sur la réforme constitutionnelle. "Les droits des personnes appartenant aux minorités nationales ont besoin d'être entièrement assurés conformément aux normes du Conseil de l'Europe", indique ledit communiqué.