La confrontation en cours entre la Russie et l'Ukraine pourrait mettre en cause les approvisionnements en gaz naturel à destination des pays européens malgré les efforts de Moscou afin de respecter les contrats, a indiqué lundi le vice-ministre russe de l'Energie Anatoly Ianovskyun.
"Les pays qui n'ont d'autres (voies) alternatives que le système de transport de gaz ukrainien sont les plus en danger," a indiqué le vice-ministre lors d'une conférence de presse.
La société qui détient le monopole du gaz russe Gazprom a demandé un pré-paiement de la part de sa contrepartie ukrainienne, Naftogas, a dit M. Ianovsky.
"Il ne s'agit pas d'une question de savoir si cela est la volonté ou non de Gazprom (de demander un pré-paiement), il s'agit d'un engagement selon le contrat. Afin d'approvisionner l'Ukraine en gaz, Gazprom doit payer des frais de douanes au trésor russe; c'est pourquoi elle doit absolument demander un pré-paiement," a expliqué le responsable russe cité par l'agence de presse RIA Novosti.
"Nous n'avons reçu aucun paiement pour les approvisionnements en gaz déjà fournis (à l'Ukraine)," a-t-il ajouté.
Par ailleurs lundi, un important membre de la Douma d'Etat, la chambre basse du Parlement russe, a indiqué que les approvisionnements énergétiques étaient devenus une question politique ces dernières années.
"La Russie a démarré les approvisionnements vers l'Europe il y a quarante ans durant la guerre froide, mais même alors, la raison économique et les demandes énergétiques ont prévalu sur les confrontations politiques," a déclaré le vice-président de la commission de l'énergie de la Douma d'Etat Pavel Zavalny.
Moscou a annulé deux contrats majeurs de réductions de prix du gaz pour l'Ukraine après que les autorités actuelles ont pris le pouvoir à Kiev en février suite à la destitution du président Viktor Ianoukovitch.
Le conflit de Moscou avec les autorités à Kiev pourrait empêcher les livraisons de gaz naturel russes à destination de l'Europe via l'Ukraine, a indiqué plus tôt Gazprom. La société s'inquiète du fait que Naftogas puisse faillir à ses obligations de transport tout en retenant pour le propre compte de l'Ukraine une partie du gaz alloué à l'Europe.
Les responsables de l'énergie de l'Union européenne doivent rencontrer les représentants de Gazprom et de Naftogas lundi à Bruxelles.