Dernière mise à jour à 08h59 le 11/12
Des centaines de milliers de personnes ont à nouveau manifesté mardi à Paris et en province contre le projet de reforme des retraites du gouvernement français.
Cette seconde mobilisation nationale, qui s'est tenue la veille de la présentation dudit projet par le Premier ministre français Edouard Philippe, se veut être un signal fort à l'endroit du gouvernement.
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, seulement 339.000 personnes ont manifesté mardi en France contre 806.000 manifestants le 5 décembre dernier. Une baisse de la mobilisation également notée dans plusieurs grandes villes comme Paris avec 31.000 manifestants contre 65.000 jeudi dernier, a indiqué le ministère.
Ces chiffres officiels sont contestés par les syndicats qui ont estimé le nombre de manifestants 885.000 au niveau national, contre 1,5 million jeudi dernier, dont 180.000 à Paris contre 250.000 lors de la mobilisation du 5 décembre.
Malgré la baisse de la mobilisation pour cette seconde journée de contestation contre la réforme des retraites, les syndicats restent déterminés.
Dans le cortège parisien qui est parti des Invalides à Denfert-Rochereau, les manifestants réclament le "retrait pur et simple" de ce projet de réforme qui prévoit de mettre en place un système universel de retraite à point, l'allongement de l'âge de la retraite et la suppression des régimes spéciaux.
Les leaders syndicaux ont menacé de poursuivre le mouvement si le gouvernement campe sur sa position. "Si nous n'avons pas de réponses, on ne va rien lâcher. On a marqué un très gros coup jeudi, aujourd'hui on est dans l'installation d'un mouvement", a dit le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Yves Veyrier.
"Il y a une certaine attente vis-à-vis des annonces du Premier ministre demain (mercredi)", a prévenu le secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), Philippe Martinez, précisant dans la foulée, que "la mobilisation reste importante et le mécontentement aussi haut".
Même détermination en province malgré la baisse de la mobilisation dans plusieurs grandes villes. C'est par exemple le cas à Toulouse où la préfecture a recensé 12.000 manifestants contre 33.000 jeudi dernier; 9.000 personnes à Bordeaux contre 20.000 ou encore 12.000 manifestants à Marseille contre 25.000
Cette nouvelle mobilisation contre la réforme des retraités a encore paralysé le pays, notamment dans le secteur des transports. A la SNCF, le taux global de grévistes était de 24,7% mardi : "77,3% pour les conducteurs, 55,4% chez les contrôleurs, 23,9% chez les aiguilleurs", a indiqué dans un communiqué la direction de la SNCF.
Conséquences, un trafic très perturbé avec un Transilien sur cinq, trois TER sur dix, un TGV sur cinq et un Intercités sur six. Même dysfonctionnement à la RATP qui n'a pu assurer que "le trafic d'un bus sur trois au lieu d'un bus sur deux comme prévu", a indiqué la direction sur son compte Twitter. Un RER A sur deux et un RER B sur trois ont circulé, uniquement en heures de pointe. Et une dizaine de lignes de métros parisiens fermées.
Air France aussi a annulé 25% de ses vols intérieurs et 10% de ses vols moyen-courrier ce mardi en raison de la grève, a informé sa direction.
Le projet de réforme des retraites sera présenté mercredi par le Premier ministre Edouard Philippe. Une présentation très attendue, notamment par les syndicats, et qui déterminera la suite de ce mouvement social. M. Philippe a annoncé mardi à l'Assemblée nationale qu'il n'y aura pas "d'annonces magiques", avant d'annoncer dans la soirée sur son compte Twitter qu'il présentera un projet "pour une retraite plus simple, plus juste pour tous".