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Des failles pourraient conduire à une seconde vague de COVID-19 en Chine

le Quotidien du Peuple en ligne | 25.03.2020 16h18

Des lacunes dans les processus de dépistage aux douanes et des mesures de quarantaine inadéquates à l'entrée dans les villes chinoises, ainsi qu'une forte proportion de cas asymptomatiques rendent une seconde vague de nouveau coronavirus très probable, voire inévitable, alors que la pandémie continue de s'aggraver dans le monde. Après qu'un nouveau cas local transmis dans le sud de la Chine a été signalé -le premier du genre à révéler des lacunes dans le travail de prévention dans certaines villes chinoises- le principal département du travail du gouvernement central a proposé le 23 mars une nouvelle stratégie pour prévenir les cas importés ainsi qu'un éventuel rebond, malgré la maîtrise de la transmission intérieure.

Bien qu'une baisse du nombre de nouveaux cas soit signalée quotidiennement, tous les nouveaux cas sont désormais des infections importées, ce qui suscite de graves inquiétudes concernant l'imminence d'une seconde flambée en Chine.

Li Lanjuan, épidémiologiste chinois de renom, a déclaré le 23 mars que la Chine était toujours confrontée à une situation grave en raison de la forte augmentation des cas importés d'autres pays et régions.

La province du Hubei (centre de la Chine), où le premier cas confirmé de coronavirus a été signalé dans le pays, n'a signalé aucun nouveau cas depuis mercredi, marquant ainsi des progrès significatifs dans la lutte contre la maladie dans le pays. Depuis cette date, tous les nouveaux cas de coronavirus sont des infections importées et la Chine a jusqu'à présent signalé 353 infections importées de pays comme le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Iran.

Des risques croissants

« La Chine fait déjà face au risque d'une seconde flambée alors que le nombre de cas importés a déjà atteint un petit pic », a déclaré le 23 mars Zeng Guang, épidémiologiste en chef du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC), qui a également demandé aux services gouvernementaux compétents de n'épargner aucun effort pour rassembler ces cas importés et tester tous les voyageurs internationaux, afin d'empêcher la transmission secondaire de ces cas.

Comme de nombreuses infections importées sont asymptomatiques, avec l'apparition de symptômes ressemblant à ceux du rhume, cela suggère que d'autres pays ne prêtent pas l'attention que la pandémie mérite, a de son côté déclaré Zhong Nanshan, le principal expert chinois du COVID-19, lors d'une conférence au début du mois.

Selon un article publié le 20 mars dernier par Nature, à l'étranger, certains experts ont également averti que des infections secrètes à coronavirus pourraient entraîner de nouvelles épidémies, tandis que les scientifiques multiplient maintenant les efforts pour estimer la proportion de personnes présentant des symptômes légers ou inexistants susceptibles de propager le pathogène. Certains ont également estimé que ces cas secrets pourraient représenter environ 60% de toutes les infections.

De son côté, le département de travail pilote du gouvernement central chinois pour la direction de la prévention du COVID-19, présidé par le Premier ministre Li Keqiang, a demandé lors de sa réunion du 23 mars le déploiement de politiques de prévention qui visent désormais la prévention à la fois des rechutes de cas domestiques et de l'augmentation des cas importés.

Une accélération des efforts

Wu Zunyou, expert en épidémiologie au Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, a déclaré le 21 mars à la Télévision centrale chinoise que la Chine avait mis en place trois « étapes » pour lutter contre les infections importées.

La première étape comprend le contrôlé de la température et des symptômes aux entrées frontalières, ainsi qu'un examen des antécédents de voyage au cours des 14 derniers jours. « Cela pourrait filtrer environ un tiers des infections », a expliqué M. Wu. Une quarantaine de 14 jours après l'arrivée marque la deuxième étape, et la troisième étape est l'inspection des organisations médicales sur les patients en quarantaine.

Dans un contexte de pression croissante pour contenir les cas importés, l'Administration générale des douanes de Chine a annoncé le 23 mars que les ressortissants étrangers qui cachent des informations et fournissent de fausses informations aux agents des frontières lorsqu'ils entrent en Chine se verront refuser l'entrée à titre de sanction. Dans le même temps, les douanes surveillent de près les véhicules provenant des principaux pays et régions touchées par la pandémie, et les voyageurs doivent subir des examens de santé dans des endroits désignés.

Les villes chinoises prennent désormais des mesures énergiques pour suivre au cas par cas, se concentrant principalement sur l'isolement des patients confirmés et suspects tout en les traitant en temps opportun et en recherchant les contacts étroits par tous les moyens possibles.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, 孙晨晨)
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