Dernière mise à jour à 16h45 le 15/06
Selon des experts, il est extrêmement improbable que des produits de la mer comme le saumon soient porteurs du nouveau coronavirus, qui a été trouvé sur des planches à découper utilisées pour le saumon importé sur le marché de gros de Xinfadi à Beijing, le nouveau point sensible de l'infection au COVID-19 en Chine.
La capitale chinoise a signalé le 13 juin 36 nouveaux cas transmis localement, tous ayant des liens directs ou indirects avec le marché de Xinfadi, le plus grand marché de gros de produits alimentaires et de légumes de la ville. Le marché a été fermé pour freiner la propagation du COVID-19.
Zeng Guang, chercheur principal au Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, a déclaré le 14 juin que, sur la base d'une analyse préliminaire des deux premiers cas, la souche de coronavirus dans la dernière épidémie est différente de celles trouvées en Chine, et les premières données suggèrent qu'il s'agit d'une variété mutée d'Europe. Cependant, M. Zeng a souligné que les gens devraient prendre cette conclusion avec précaution car davantage de tests sont en cours pour confirmer l'origine du virus.
Wu Zunyou, l'épidémiologiste en chef du Centre, a indiqué le 13 juin dans un communiqué que les poissons dans leur habitat naturel ne peuvent pas contracter de coronavirus, cependant, ils peuvent être contaminés par des employés lors de leur capture ou de leur transport.
Selon le site d'actualités Jiemian.com, la Chine importe environ 80 000 tonnes de saumon réfrigéré et congelé chaque année. Le Chili, la Norvège, les îles Féroé, l'Australie et le Canada sont les principales sources d'importations de saumon.
M. Wu a déclaré qu'il ne peut pas être conclu que le saumon est la source d'infection simplement parce qu'un nouveau coronavirus a été détecté sur des planches à découper. « Nos produits de la mer sont généralement stockés et transportés dans des conteneurs froids, il est donc possible que le virus soit conservé pendant longtemps et augmente la probabilité d'infecter les gens », a-t-il dit.
D'après M. Wu, la nouvelle flambée d'épidémie à Beijing pourrait avoir deux explications possibles. La première peut être l'afflux de viande et de fruits de mer sur le marché venus de tout le pays et du monde entier. Certains de ces produits ont peut-être été contaminés par des employés pendant le traitement et le transport, puis le virus est passé des produits aux personnes. La deuxième possibilité est la transmission de personne à personne. « La personne infectée qui a introduit le virus sur le marché peut être asymptomatique ou présenter des symptômes très bénins, et l'agitation du marché a provoqué une série de nouvelles infections », a-t-il déclaré.
M. Wu estime toutefois qu'il n'y a pas lieu de paniquer, Beijing étant intervenue rapidement pour contenir l'épidémie. « Le savoir-faire accumulé au cours des derniers mois, et avec l'utilisation de technologies avancées comme les mégadonnées, nous a bien servis dans nos initiatives de recherche et de diagnostic des contacts », a-t-il affirmé, ajoutant que « les informations précieuses que nous recueillons seront déterminantes pour les efforts de prévention de Beijing et pourraient même révéler de nouvelles perspectives sur les mystères du mode de transmission du virus ».
Gao Xiaojun, porte-parole de la Commission de la santé de Beijing, a déclaré le 13 juin que sur les 40 échantillons environnementaux prélevés sur le marché qui ont ensuite été testés pour déterminer s'ils contenaient le virus, seuls certains provenaient de planches à découper pour le saumon.
Une étude préimprimée réalisée par l'University College de Londres le mois dernier a révélé que la nouvelle souche de coronavirus peut infecter les humains et un large éventail de mammifères, mais pas les poissons, les oiseaux ou les reptiles. Et en avril, une étude publiée dans la revue Asian Fisheries Science a indiqué que le nouveau coronavirus est un type de bétacoronavirus qui ne peut infecter que les mammifères. De plus, le virus affecte principalement le système respiratoire, absent chez la plupart des poissons. Cela signifie qu'il est extrêmement peu probable que le virus infecte et se multiplie chez les poissons.