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De l'eau propre ? Désormais, tous les villageois du Xinjiang y ont accès

le Quotidien du Peuple en ligne | 22.07.2020 10h13

Plus de 20 ans plus tard, Yusup Keyum, 43 ans, peut se souvenir de l'odeur épouvantable qui émanait du trou dans une flaque d'eau glacée de son village. « Ça puait les feuilles pourries et les déchets de bétail », a-t-il raconté, ajoutant que c'était la principale source d'eau pour son village quand il était enfant.

Yusup dirige désormais des projets de sécurité de l'eau potable en milieu rural à Kashgar, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine). Il est né dans un village du sud de la région, l'un des endroits les plus secs de toute la Chine, où l'eau potable était rare.

Une femme tire de l'eau d'un robinet dans sa cour du comté de Payzawat, à Kashgar, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), le 23 juin 2020. (Photo / Xinhua)

Là, les habitants de la région dépendaient de l'eau de surface formée par la pluie, la neige ou le ruissellement des rivières. Ils utilisaient des morceaux de tissu pour filtrer le sable, les feuilles et les vers. L'eau n'était pas seulement sale, mais aussi souvent amère et salée à cause du sol. Dans le comté de Payzawat, à Kashgar, plus de la moitié des terres sont des sols salins et alcalins.

« L'eau était si salée que les habitants n'ajoutaient pas de sel à leurs plats », a déclaré Jia Zhonghu, un législateur local.

Mais cette vie amère n'est aujourd'hui plus qu'un souvenir. La qualité de l'eau à Payzawat a atteint les normes de qualité début juin grâce à un projet d'eau potable, faisant de l'eau potable une réalité dans tout le Xinjiang.

Ce passage de flaques d'eau amère et salée à l'eau potable du robinet n'a cependant pas été facile.

Avant la fin des années 1990, la plupart des habitants du Xinjiang dépendaient de l'eau de surface. « Il y avait un approvisionnement en eau du robinet au début des années 1990, mais pas stable. Nous utilisions donc à la fois de l'eau des flaques d'eau et de l'eau du robinet », a rappelé Yusup.

En 1995, lorsqu'il est allé à l'université dans une autre ville, la flaque d'eau de son village a cessé d'être la principale source d'eau. À la fin des années 1990, des puits ont été forés, des châteaux d'eau érigés et de petites usines de traitement de l'eau construites, permettant à des millions de personnes d'avoir accès à une eau plus propre. Dans le village de Buzak, dans le comté de Hotan, se dresse un monument commémorant les projets d'amélioration de l'eau dans le comté depuis 1994.

Cependant, à environ 100 mètres se trouve toujours une flaque d'eau déserte qui rappelle aux gens leur passé de sécheresse.

Hebibulla Tohti, une villageoise de 68 ans, a récupéré de l'eau dans cette flaque jusqu'en 1994. « Nous utilisions des calebasses pour prendre l'eau de la flaque, mais maintenant vous aurez bien du mal à en trouver une dans notre village", a-t-elle déclaré.

Après avoir obtenu son diplôme en 2001, Yusup a travaillé pour la station générale de l'eau du robinet en milieu rural de Kashgar et a assisté à l'élargissement de l'accès à l'eau du robinet à mesure que de nouvelles usines de traitement de l'eau étaient construites.

La salubrité de l'eau potable dans les zones rurales figure en bonne place dans l'agenda du gouvernement, car elle constitue un élément important de la campagne que la Chine mène contre la pauvreté.

Plus d'1,7 milliard de yuans (240 millions de dollars) ont été offerts en soutien financier à un projet qui a démarré l'année dernière pour aider à fournir de l'eau potable à Payzawat, avec des pipelines couvrant trois comtés et leur longueur dépassant 1800 kilomètres. L'achèvement du projet a marqué la disponibilité de l'eau potable du robinet pour tous les ménages du Xinjiang.

« L'eau du robinet que nous buvons actuellement au Xinjiang a aussi bon goût que l'eau en bouteille », a déclaré Yusup. « Notre vie devient aussi plus douce ».

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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