La stratégie dynamique zéro-COVID reste essentielle pour freiner la propagation du variant Omicron en Chine pour le moment

À la lumière de la récente flambée des infections à la COVID-19 à travers la Chine, la stratégie du pays pour atteindre l'objectif de zéro infection dans les chaînes de transmission doit se poursuivre parallèlement à la préparation de stratégies plus durables contre le variant Omicron, a déclaré le 14 mars l'épidémiologiste Zhang Wenhong dans un article publié sur Sina Weibo.

Selon M. Zhang, directeur du département des maladies infectieuses de l'hôpital Huashan de Shanghai et également directeur du Centre national des maladies infectieuses du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le sous-variant hautement transmissible Omicron, connu sous le nom de BA.2, est la principale cause des flambées épidémiques actuelles qui balayent Hong Kong et la partie continentale de la Chine.

« Les infections sur la partie continentale n'en sont qu'au début d'une augmentation exponentielle », a averti M. Zhang, qui a noté qu'il n'a fallu que 11 jours pour que le nombre quotidien d'infections sur la partie continentale passe de 119 à 3 122 depuis début mars. « Parce que le virus nous a frappés d'un coup et que nous avons répondu un peu tard, nous essayons de rattraper la propagation du virus », a-t-il dit, ajoutant que « mais notre contrôle précis et nos tests pour les personnes dans les zones clés se sont accélérés. Lorsque la vie quotidienne ralentit, la transmission du virus sera également ralentie ».

M. Zhang a par ailleurs déclaré que ses discussions avec des virologues de l'Université de Hong Kong le 13 mars avaient abouti à la conclusion que les personnes entièrement vaccinées et ayant un système immunitaire normal ne développeraient probablement pas de maladies graves.

« La première étape que nous devons faire est de rejeter la peur du virus », a-t-il souligné.

Selon M. Zhang, seuls 0,1% des cas sur les 2 266 patients traités à Shanghai au cours des six derniers mois ont développé des symptômes graves, et aucun n'est décédé.

Il a également noté que 89,4% des personnes décédées de la COVID-19 à Hong Kong étaient des patients qui n'avaient pas été vaccinés ou n'avaient reçu qu'une seule dose du vaccin. Le taux de mortalité des personnes qui ne sont pas complètement vaccinées, a-t-il dit, était 23 fois plus élevé que celui des personnes qui ont reçu deux doses. « Mais ce ne sont pas des excuses pour que nous restions à plat ventre et ne fassions rien », a-t-il dit.

« Si la Chine s'ouvre trop rapidement, un grand nombre de personnes seront quand même infectées dans un court laps de temps, ce qui entraînera un nombre stupéfiant d'hospitalisations et choquera la société même si le virus a un faible taux de mortalité », a-t-il poursuivi, ajoutant qu'une grande partie des Chinois âgés et de ceux qui ont des problèmes de santé préexistants ne se sont pas fait vacciner par crainte d'effets secondaires possibles, et la réponse actuelle contre l'épidémie de COVID-19 dans le pays montre qu'il est nécessaire de protéger ce groupe de personnes.

« Il est vital pour la Chine de poursuivre sa stratégie visant à atteindre zéro infection dans les chaînes de transmission afin de contrôler l'épidémie causée par le variant Omicron hautement transmissible », a-t-il déclaré. « Mais cela ne signifie pas que nous allons fermer les communautés et tester tout le monde en continu ».

« Nous ne devons pas manquer la fenêtre d'opportunité pour former des approches plus complètes, intelligentes et durables », a-t-il encore dit.

M. Zhang a également mentionné des approches telles que le déploiement d'un vaste plan de vaccination de rappel pour les personnes âgées, la fourniture de médicaments antiviraux oraux et de kits de test à domicile abordables, ainsi que des services médicaux de triage et des protocoles de quarantaine à domicile bien préparés.