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Le train lent du Xinjiang, un train qui séduit rapidement

le Quotidien du Peuple en ligne | 23.05.2022 14h10

Aujourd'hui, voyager en train à grande vitesse jusqu'à 350 km/h semble normal pour les Chinois, mais les trains lents circulant à 60 km/h dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) sont également très appréciés de beaucoup de voyageurs.

Un artisan propose des objets artisanaux en bois aux voyageurs dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) en avril. Le train, qui a une vitesse de pointe d'environ 60 km/h, alors que les trains à grande vitesse roulent à plus de 300 km/h en Chine, relie le nord et le sud du Xinjiang et est apprécié des résidents locaux. (Ding Lei / Xinhua)

Le train n° 7556, qui met pas moins de 32 heures et 40 minutes pour voyager entre Hotan et Urumqi, la capitale de la région, est le premier choix des résidents et de nombreux voyageurs le long de son itinéraire de 1 960 km dans le sud du Xinjiang. A son bord, les voyageurs peuvent apprécier les maisons caractéristiques de nombreux groupes ethniques tout en admirant la vue sur le désert apparemment infini.

Le train fonctionne depuis 11 ans, offrant un confort à de nombreux habitants de Hotan, qui se trouve dans le sud du Xinjiang et est connu pour son environnement naturel hostile.

Selon Polat Borathan, chef de l'équipe du train, un nombre croissant d'habitants locaux ont désormais accès au train en raison du faible coût des billets. « Voyager entre Hotan et Kashgar coûte 55 yuans (8,10 dollars) et 5 yuans entre Hotan et le comté de Moyu », a-t-il dit. « De plus, le train s'arrête même s'il n'y a qu'un seul passager qui souhaite monter à bord. »

Les passagers du train se préparent à profiter du paysage. (Ding Lei / Xinhua)

La ligne de chemin de fer entre Hotan et Kashgar est longue d'environ 500 km. À plusieurs des 66 arrêts le long de la ligne, les vendeurs embarquent pour vendre de la nourriture et de l'artisanat, comme des noix, des grenades, des bols en bois et des chapeaux colorés.

Membre de l'ethnie kazakhe, Borathan parle couramment le mandarin, l'ouïghour et le kazakh. Avec sa gentillesse et sa patience, il s'est lié d'amitié avec de nombreux résidents locaux. C'est lui qui a eu l'idée de permettre aux vendeurs de proposer leurs marchandises dans le train en 2018, lorsqu'il a appris que de nombreux agriculteurs locaux avaient du mal à vendre leurs produits agricoles.

Il a également invité des agents de bord bilingues pour présenter les produits aux voyageurs.

En 2021, les agriculteurs ont vendu pour plus de 240 000 yuans de marchandises dans le train.

Des jeunes passagers prennent le temps de prendre un selfie en avril. (Ding Lei / Xinhua)

Borathan et ses collègues ont essayé de rendre le train, surnommé le Dragon de Jade de Hotan, aussi convivial que possible pour les passagers.

Li Wenshu, un homme d'affaires de Kashgar, se souvient clairement comment il avait été presque étouffé par le sable et la saleté à bord du train lorsqu'il a commencé à fonctionner en 2011. « Quand vous vous leviez après les sections sablonneuses de la voie ferrée, vous laissiez le contour d'un corps humain sur la couchette », a-t-il raconté. Dans l'ancien temps, rencontrer du sable et de la saleté lorsque les gens voyageaient en train était une chose normale. Parfois même l'eau avait un drôle de goût quand le vent était fort.

Mais ces dernières années, le département des chemins de fer du Xinjiang a amélioré les wagons et les rails, notamment en installant des purificateurs d'eau sur les cuisinières électriques et en ajoutant des bandes aux espaces entre les portes et les fenêtres pour empêcher le sable de pénétrer dans les wagons.

« Avant 2017, les passagers devaient goûter au sable et à la saleté », se souvient Chou Hong, chef de la section d'expédition du dépôt d'Urumqi. « Maintenant, ils ont accès à de l'eau purifiée et à de l'eau chaude aussi, s'ils le souhaitent. »

De son côté, Borathan a souligné que « le train lent impressionne de nombreuses personnes non seulement à cause de ses bas prix, mais aussi parce qu'il sert de creuset où les personnes de différents groupes ethniques peuvent communiquer ».

De plus, dit-il, « dans le train, nous sommes libres de vendre des produits et de danser si nous sommes heureux ».

(Rédacteurs :Shuang Sheng, Yishuang Liu)
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