La prolongation du protocole de Kyoto, le seul accord juridiquement contraignant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, devrait être ratifiée par davantage de pays afin de jeter les bases d'un nouveau traité sur le changement climatique mondial, a déclaré vendredi une haute responsable de la lutte contre le changement climatique des Nations Unies.
Cette déclaration faisait suite à la ratification jeudi par la Norvège d'une prolongation de huit ans du protocole de Kyoto, faisant du pays le onzième à adopter cette intiative depuis l'amendement du protocole en décembre 2012 à Doha, au Qatar.
"Je tiens à féliciter la Norvège et les dix autres pays qui ont intensifié leurs efforts pour s'acquitter de leurs responsabilités et ratifié cet amendement", a indiqué dans un communiqué Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention-cadre sur les changements climatiques (CCNUCC).
Conformément aux dispositions du protocole de Kyoto, l'amendement ne prendra effet que s'il est accepté par au moins les trois quarts des 192 parties au protocole.
"J'invite les autres pays, dont beaucoup ont travaillé avec diligence pour que l'amendement de Doha voie le jour, à leur emboîter le pas", a indiqué Mme Figueres, ajoutant que cela marquerait une étape importante sur la voie vers un nouvel accord sur le changement climatique mondial, dont l'adoption est prévue pour 2015 à Paris.
Afin d'assumer leurs responsabilités historiques pour l'émission de volumes élevés de gaz à effet de serre au cours de leur processus d'industrialisation, les pays développés se voient imposer des obligations concernant la réduction d'émissions au cours de la période d'engagement prolongée de huit ans (2013-2020), comme au cours de leur première période d'engagement (2008-2012).
La Norvège est devenue le premier pays ayant des objectifs de réduction d'émissions à avoir entériné la deuxième période d'engagement du protocole de Kyoto. Selon les analystes, la ratification de l'amendement du protocole de Kyoto reflète l'intention des pays développés de continuer à assumer leur responsabilité dans le cadre du nouvel accord sur le changement climatique.
Au cours des pourparlers sur le changement climatique qui se déroulent actuellement à Bonn, les pays en développement ont appelé les pays développés à ratifier dans les plus brefs délais la deuxième période d'engagement et à s'engager à réduire davantage leurs émissions.
"Les pays développés doivent montrer l'exemple. C'est pourquoi la Norvège a pris de nouveaux engagements dans le cadre du protocole de Kyoto. Nous encourageons toutes les autres parties au protocole de Kyoto à accélérer leur processus de ratification", a déclaré Tine Sundtoft, ministre norvégien du Climat et de l'Environnement, dans un communiqué publié par la CCNUCC.