Le Congrès général national (CGN), c'est-à-dire l'ex-Parlement libyen dont le mandat a récemment pris fin, s'est réuni lundi, et a cherché à limoger le gouvernement actuel dirigé par Abdallah al-Thinni et à le remplacer en choisissant comme Premier ministre Omar al-Hassi, une figure soutenue par les islamistes, a fait savoir un porte-parole parlementaire.
Le CGN, dominé par les islamistes, a demandé à M. Hassi de former un "gouvernement de salut national", défiant ainsi le gouvernement en place. "Nous espérons que M. Hassi proposera son cabinet dans les prochains jours", a indiqué le porte-parole.
L'annonce faite ce lundi reflète la confusion et la tension politiques qui règnent dans le pays, où un face-à-face s'est engagé entre deux Parlements et gouvernements rivaux. Bien que son mandat ait pris fin avec les élections nationales en juin, le CGN a refusé la passation de pouvoir au nouveau Parlement.
Les membres du Parlement actuel, appelé Chambre des représentants, ont été élus le 25 juin. Lors de ce scrutin, les islamistes ont subi un sérieux revers en obtenant seulement 20 des 200 sièges parlementaires.
Depuis le 13 juillet, Tripoli est le théâtre d'affrontements sanglants entre les groupes islamistes armés et les milices "pro-laïques", les deux camps cherchant à prendre le contrôle de l'aéroport international de Tripoli. Selon certains analystes, ces affrontements récents, initiés par le groupe Aube libyenne et des groupes armés islamistes alliés, sont une manière pour les islamistes de tenter de regagner le terrain perdu sur la scène politique libyenne.
Le conflit s'est étendu à d'autres grandes villes comme Benghazi, Gharyan et Zaouïa. Samedi, les combattants islamistes ont affirmé qu'ils contrôlaient l'aéroport international de Tripoli, qui constituait l'un des bastions clés des milices "pro-laïques".