La face cachée de la Lune… c'est un phénomène céleste régulier, mais mystérieux. Il fascine et intrigue les hommes depuis les temps les plus anciens. Le voici dans une perspective tout à fait différente, et comme on pouvait s'y attendre, cette face cachée est bien envoûtante. Le mois dernier, l'Observatoire climatique de l'espace profond (Deep Space Climate Observatory DSCOVR) a capturé une série de photos test avec son appareil Earth Polychromatic Imaging Camera. De son « perchoir » situé à près de 2 millions de km de la Terre, EPIC s'est penchée sur notre satellite au moment où celui-ci passait devant notre planète:
Dans un communiqué accompagnant les images publiées mercredi, la NASA souligne que les humains n'avaient jamais vu la face cachée de la lune (souvent appelé le « côté sombre », même si elle reçoit beaucoup de soleil) jusqu'en 1959, lorsque le Luna 3 soviétique en captura les premières images. EPIC a pris une série de 10 images en utilisant différents filtres spectraux étroits -de l'ultraviolet au proche infrarouge- pour produire une variété d'images scientifiques. Les images des canaux rouge, vert et bleu sont utilisées dans ces images en couleur.
En combinant trois images prises à environ 30 secondes d'intervalle quand la lune se déplace se produit un léger mais perceptible effet de l'appareil photo sur le côté droit de la lune. Parce que la lune a bougé par rapport à la Terre entre le moment où la première (rouge) et la dernière (verte) exposition ont été faites, un mince décalage vert apparaît sur le côté droit de la lune lorsque les trois expositions sont combinées. Ce mouvement lunaire naturel produit aussi un léger décalage rouge et bleu sur le côté gauche de la lune sur ces images non altérées.
L'agence spatiale a également produit un fichier animé gif de l'événement, qu'EPIC capturera deux fois par an. Cette animation montre des images de la face cachée de la lune, illuminée par le soleil, alors qu'elle passe entre l'appareil-photo et le télescope EPIC de l'engin spatial Discovr et la Terre. La mission principale de DSCOVR est de surveiller les vents solaires en temps réel, même si les instruments de bord capturent également des données de la Terre utilisées pour mesurer les niveaux d'ozone et d'aérosols, la hauteur des nuages, les propriétés de la végétation et la réflectivité ultraviolette de la planète.
« Cette première image DSCOVR de notre planète démontre les avantages uniques et importants de l'observation de la Terre depuis l'espace », a déclaré dans le communiqué Charlie Bolden, administrateur de la NASA. « En tant qu'ancien astronaute qui a eu le privilège de voir la Terre depuis l'orbite », a-t-il déclaré, « Je veux que chacun soit en mesure de voir et d'apprécier notre planète comme un système intégré, en interaction. Les observations de la Terre de DSCOVR, ainsi que ses mesures et alertes précoces de phénomènes météorologiques de l'espace causés par le soleil, aideront tout un chacun à surveiller l'évolution constante de la Terre, et de comprendre comment notre planète s'inscrit dans son voisinage dans le système solaire ».
(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)