Il y a 40 ans, en 1974, l'Union soviétique était encore en pleine guerre froide, et la conquête de la Lune faisait partie de ses objectifs qu'elle jugeait réalistes dans la course permanente à l'espace qu'elle livrait face aux Etats-Unis. Il y avait même un projet du nom de Zvezda, qui prévoyait une installation permanente sur la Lune qui aurait pu accueillir jusqu'à 12 cosmonautes et aurait été alimentée par un réacteur nucléaire, tout cela étant réalisé dans les années 80. Comme tant d'autres projets, celui-là est resté sur le papier après la chute de l'Union Soviétique en 1991.
Si aujourd'hui on parle surtout de Mars, où la Nasa prévoit d'envoyer des astronautes après 2030, la Lune semble un peu délaissée, sauf peut-être par la Chine, qui continue à y envoyer des engins automatisés, avant une mission pour 2017, qui permettrait à une sonde d'aller chercher des échantillons de sol lunaire et les ramener sur Terre, mais sans prévoir de vol habité, comme le Japon qui envisage une "base-robot" pour les années 2020 ou l'Inde, à qui on a prêté cette ambition avant qu'elle ne dise que ce n'était pas dans ses intentions.
La nouveauté pourrait venir de Russie. Selon le site RT.com, les plans d'un programme de colonisation sont dans les tiroirs, et l'agence Roscosmos préparerait une installation sur la Lune, mais pas pour tout de suite… ce serait au mieux pour les années 2030-2040, soit le même horizon que pour les missions martiennes de la NASA. La première étape de ce projet coûterait la bagatelle de 800 millions de Dollars US.
En attendant, c'est une startup, Lin Industrial, qui se lance sur le marché des fusées et fait l'actualité avec son idée d'installation d'une base près du pôle sud lunaire. Cette entreprise compte parmi ses financeurs Sergei Burkatovsky, l'un des créateurs du célèbre jeu en ligne « World of Tanks », qui a investi dans la société pour la production d'une fusée ultra-légère, Taimyr. La base lunaire envisagée, qui serait construite dans les 10 ans sur un plateau dans le cratère Malapert, après un éventuel feu vert du gouvernement russe, coûterait pas moins de 9,3 milliards de Dollars US. Pour le moment, Lin Industrial, affiche son ambition avec un slogan qui est déjà tout un programme : « On ne promet pas l'impossible, on fait l'impossible »...