Réunis depuis quatre jours à Paris, près de 2 000 scientifiques venus d'une centaine de pays ont appelé, dans une déclaration publiée vendredi à l'issue de la conférence scientifique intitulée "Our Common Future under Climate Change", tous les pays du monde à adopter des mesures ambitieuses dans la lutte contre le dérèglement climatique en 2015, année cruciale pour trouver des solutions réalisables.
"Il y a deux chances sur trois de pouvoir contenir le réchauffement à 2°C ou moins si on limite les émissions de CO2 à 900 milliards de tonnes, soit près de 20 fois la quantité émise pendant la seule année 2014. Pour limiter le réchauffement à 2°C, les émissions devront être nulles, voire négatives, à la fin du 21e siècle", ont indiqué les scientifiques dans la déclaration.
Selon les participants de la conférence, l'année 2015 est cruciale pour réaliser des progrès. Les possibilités de trouver des solutions réalisables sur le plan économique et offrant une perspective raisonnable de limiter le réchauffement à un maximum de 2°C diminuent rapidement.
"Chaque pays a un rôle à jouer. L'adoption de mesures ambitieuses en 2015 peut se révéler déterminante pour assurer notre avenir commun au sein d'économies durables et robustes, de sociétés équitables et de communautés dynamiques", ont souligné les scientifiques.
Ils ont montré que les stratégies d'atténuation visant à limiter le réchauffement à 2°C et présentant un bon rapport coût-efficacité nécessitent une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40% à 70% par rapport aux niveaux actuels d'ici 2050.
Pour réaliser l'objectif ambitieux d'atténuation, les pays doivent prendre une série de mesures, parmi lesquelles des investissements dans la recherche, le développement et le transfert de technologies, l'élimination progressive des subventions aux énergies fossiles et la mise en place d'une tarification du carbone, ont proposé les scientifiques.
Organisée du 7 au 10 juillet au siège de l'UNESCO et à l'Université Pierre et Marie Curie à Paris, cette conférence vise à faire avancer le dialogue scientifique sur les solutions à apporter au changement climatique.