Airbus a breveté un avion pouvant relier Londres à New York en une heure

Source: le Quotidien du Peuple en ligne  06.08.2015 09h28

Le mois dernier, l'Office des brevets et des marques des États-Unis a approuvé une demande déposée par Marco Prampolini et Yohann Corabœuf d'Airbus pour un « véhicule aérien ultra-rapide et la méthode connexe de locomotion aérienne ». En d'autres termes, Airbus vient de breveter un jet hypersonique. Airbus espère que cet avion atteindra des vitesses aussi élevées que Mach 4,5 ou 4 fois 1/2 fois la vitesse du son. Comme la plupart des idées brevetées, il est peu probable que ce jet entre jamais en production, mais la technologie dérivée de cet avion hypersonique pourrait néanmoins faire son chemin dans d'autres produits moins « extrêmes » d'Airbus.

Selon Deepak Gupta de PatentYogi, cela signifie que l'avion d'Airbus, s'il était réellement fabriqué, pourrait faire le voyage de Londres à New York en seulement une heure, une amélioration significative des 3 1/2 heures qu'il fallait au Concorde, maintenant à la retraite, qui faisait le même voyage à Mach 2. Le Concorde était le fruit d'une collaboration entre deux prédécesseurs d'Airbus, l'Aérospatiale française et British Aerospace. Cet avion hypersonique devrait également réduire comme une peau de chagrin les sept à huit heures qu'il faut à un avion classique, comme l'A330 d'Airbus, pour traverser l'Atlantique. En outre, Airbus estime qu'il pourrait aussi assurer des vols de Paris à San Francisco ou Tokyo à Los Angeles en seulement trois heures.

Dans le brevet, Airbus décrit l'engin comme « un véhicule aérien comprenant un fuselage, une aile delta gothique distribuée de chaque côté du fuselage, et un système de moteurs capables de propulser le véhicule dans l'air ». Le biréacteur est propulsé par trois types de moteurs qui fonctionnent dans un ordre séquentiel pour amener l'engin en altitude, à une altitude de croisière différente, et ensuite jusqu'à sa vitesse de croisière de plus de 4,5 Mach.

Pour descendre au sol, l'engin utilisera deux turboréacteurs montés sous le fuselage ainsi qu'un moteur de fusée monté à l'arrière. Au décollage, il montera verticalement comme la navette spatiale. Juste avant que le jet atteigne la vitesse du son, les turboréacteurs se fermeront et se rétracteront dans le ventre de l'avion -ne laissant que le moteur-fusée pour le guider jusqu'à une altitude de plus de 30 000 mètres. À l'altitude de croisière, le moteur-fusée se fermera et se rétractera à son tour dans le fuselage. Puis la paire de statoréacteurs montés sur l'aile de l'avion prendra la relève et propulsera l'avion à une vitesse maximale de Mach 4,5. Il sera alimenté par diverses formes d'hydrogène stockées à bord de l'engin.

Point important, selon Airbus, une grande partie de l'aérodynamique de l'avion est conçue pour limiter et réduire le bang sonique qu'il créera quand il atteindra une vitesse supersonique. Dans les années 1970, le Concorde fut justement critiqué pour ses bangs soniques et les nuisances sonores créées par ses quatre turboréacteurs Rolls-Royce Olympus, qui lui valurent de nombreuses interdictions. En conséquence, l'avion de ligne supersonique anglo-français ne fut jamais été en mesure de devenir l'avion de ligne principal financièrement viable que ses créateurs avaient espéré. Au lieu de cela, les 14 Concorde produits passèrent leur carrière de 27 ans à faire la navette pour VIP bien nantis au-dessus de l'Atlantique.

Airbus estime que le jet hypersonique pourrait avoir des applications civiles et militaires. En garniture civile, l'engin pourrait servir jet privé ou comme un avion de ligne avec une salle pour 20 passagers. En garniture militaire, le jet pourrait servir comme moyen de transport hypersonique pour commandos ou un avion de reconnaissance comme le SR71 Blackbird.

En outre, Airbus a également proposé une variante armés de haute puissance des armes à impulsion électromagnétique à mener des frappes de précision contre des cibles de grande valeur.

Comme avec la plupart des idées brevetées, il est peu probable que le jet ne sera jamais entrer en production. Mais la technologie dérivée de l'avion hypersonique pourrait faire son chemin dans d'autres produits moins extrêmes d'Airbus.