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Dans le Gansu, une oasis du désert du nord-ouest retient le sable

le Quotidien du Peuple en ligne | 13.12.2022 14h26

Jiang Liling est retournée dans son village de la province de Gansu (nord-ouest de la Chine), bordé sur trois côtés par les déserts de Badain Jaran et de Tengger, pour se consacrer à transformer le jaune en vert.

Lorsqu'elle était adolescente, de nombreux villageois sont partis ailleurs avec leur famille, ne pouvant plus supporter la dureté de l'environnement. « Un jour, j'ai demandé à mon père quand nous allions déménager, mais il a répondu "où pourrions-nous aller, ici c'est notre maison" », se souvient Mme Jiang. Aujourd'hui âgée de 43 ans, elle est maintenant fonctionnaire au bureau du comté pour la transformation des terres agricoles en forêts et en prairies.

Afin de trouver un moyen de sauver son village, Mme Jiang s'est inscrite dans une école technique pour étudier la foresterie. Après avoir obtenu son diplôme, elle a rejoint la campagne de prévention de la désertification et, au cours des 24 années qui ont suivi, sa vie a été étroitement liée au contrôle et au développement du désert.

Jiang Liling (deuxième à partir de la droite) et ses collègues fabriquent une barrière en damiers de paille dans le désert du comté de Minqin, province du Gansu. (Photo / China Daily)

En 2019, elle a reçu le prix « Personne nationale avancée avec une contribution exceptionnelle à la construction écologique ».

« Dans le passé, la désertification forçait les habitants à partir de chez eux. Aujourd'hui, nous récupérons les terres perdues grâce à la restauration de la végétation », a-t-elle déclaré, ajoutant que le comté de Minqin, situé dans la municipalité de Wuwei est maintenant devenu un lieu d'espoir avec un ciel bleu, des terres vertes et une eau claire. À la fin de l'année dernière, le comté possédait 153 333 hectares de forêts artificielles, et la couverture forestière, qui était de 3% dans les années 1950, est aujourd'hui passée à 18,28%, grâce à des générations d'efforts dévoués de contrôle du sable.

Jiang Liling a commencé par cultiver des arbustes sur des terres sablonneuses. À la suite d'une exposition prolongée aux pesticides qu'elle utilisait, elle a commencé à souffrir d'allergies. On lui a suggéré de changer d'emploi, mais elle était déterminée à continuer. « La raison pour laquelle j'étais revenue ici pour travailler était de verdir mon village. Je ne voulais vraiment pas le voir souffrir de tempêtes de sable », a-t-elle souligné.

Quelles que soient les difficultés rencontrées, elle n'a jamais oublié pourquoi elle était là.

Jiang Liling (au centre) et ses collègues vérifient la croissance des arbustes qu'ils ont plantés sur l'ancienne terre sablonneuse. (Photo / China Daily)

Au moins deux fois par an, avec ses collègues, elle passe environ un mois dans le désert pour superviser les travaux de reboisement sur place. Chaque jour, ils parcourent une vingtaine de kilomètres à pied. « Nous mangeons simplement. La nuit, nous devons faire attention à ce que nos tentes ne soient pas renversées », a-t-elle dit.

Parfois, elle reste au centre de test dans le désert en attendant une tempête de sable pour recueillir des données de première main sur les nouveaux matériaux et les nouvelles technologies utilisées dans la prévention et le contrôle du sable. Un jour, elle et ses collègues ont dû marcher pendant près de cinq heures pour sortir du désert car une partie du chemin du retour avait été recouverte de sable après une tempête.

En 2007, le plan de gouvernance du Gansu pour le bassin de la rivière Shiyang a été officiellement approuvé et mis en œuvre. À Minqin, qui est situé en aval de la rivière, le reboisement des terres agricoles marginales est devenu une tâche importante. Mme Jiang a non seulement aidé à préparer le rapport d'étude de faisabilité et le plan de mise en œuvre, mais a également travaillé pour changer les esprits des personnes qui ne voulaient pas donner leurs terres agricoles au projet.

Grâce à sa patience et à sa volonté d'aider, elle a finalement obtenu leur soutien.

Dans la ville de Xiqu, située en bordure du désert, certaines terres agricoles n'étaient pas incluses dans le projet gouvernemental. Grâce à ses efforts, Mme Jiang a pu s'assurer que 186,66 hectares de terres arables menacées de désertification étaient correctement traitées, et les villageois ont reçu des subventions de 3,44 millions de yuans (481 470 dollars). Elle a également appris aux villageois à greffer la salsa cistanche, ou orobanche, une plante utilisée dans la médecine traditionnelle chinoise, sur des arbres saxaul. Ils ont installé un centre sur 306 66 hectares de terres sur lesquels ils récoltent 100 tonnes de la plante par an, rapportant aux villageois quelque 2 millions de yuans.

Aujourd'hui, l'environnement à Minqin est meilleur et les habitants sont bien mieux lotis.

Dans le village de Mme Jiang, qui s'appelle Lianfeng, les villageois bénéficient aujourd'hui de la culture de légumes sous serre comme les poivrons, les concombres et les tomates.

« Minqin est une oasis qui empêche les deux déserts de ne devenir qu'un. En tant que barrière importante protégeant l'environnement dans le nord-ouest de la Chine, il doit avoir un avenir meilleur », a-t-elle conclu.

(Rédacteurs :孙鸿宇, Yishuang Liu)
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