Dernière mise à jour à 16h10 le 21/11
Dans un centre de démonstration agricole en République du Congo, des machines nettoient, épluchent, tranchent et réduisent en poudre le manioc automatiquement, transformant le tubercule en farine.
Le manioc, riche en amidon, nourrit plus de 200 millions de personnes en Afrique, et constitue une culture importante pour la sécurité alimentaire de ce continent.
Toutefois, en raison du manque de bonnes variétés et de techniques agricoles adaptées, les experts et les fonctionnaires ont déclaré que le rendement du manioc en Afrique n'était que d'environ 8,5 tonnes par hectare en 2021, ce qui est inférieur à la moyenne mondiale.
Bien que la Chine ne soit pas un grand producteur de manioc, elle constitue un marché important pour cette culture et est également un acteur majeur mondial de la recherche sur les technologies liées au manioc. Au début de cette année, une ligne de production de farine de manioc introduite par la Chine a été installée au centre de Brazzaville. Elle peut produire jusqu'à 4 000 tonnes de farine de qualité par an.
Une chercheuse montre de la poudre de manioc livrée par un centre de démonstration des techniques agricoles en République du Congo, dans un laboratoire de l'Académie chinoise des sciences agricoles tropicales à Danzhou dans la province de Hainan (sud de la Chine). (Yang Guanyu / Xinhua)
Lors du deuxième Forum sur la coopération agricole Chine-Afrique, qui vient de s'achever à Sanya dans la province de Hainan (sud de la Chine), les agronomes chinois ont présenté un plan visant à étendre la superficie des nouvelles variétés de manioc et des techniques agricoles avancées à plus de 500 000 hectares en Afrique.
Selon le plan publié par l'Académie chinoise des sciences agricoles tropicales (CATAS), les variétés et techniques améliorées devraient permettre d'augmenter le rendement des cultures à plus de 17 tonnes par hectare.
Dans le centre congolais, d'une superficie de 59 hectares, construit avec l'aide de la Chine, une variété améliorée de manioc a atteint un rendement annuel de 51 tonnes par hectare, soit 5,6 fois plus que les variétés locales, selon la CATAS.
L'institut a désormais étendu la coopération en matière de manioc au secteur industriel, en mettant en place des lignes de production automatisée de farine de manioc, de biscuits et de chips, dans des pays tels que le Nigeria, la Tanzanie et l'Ouganda, a déclaré Li Kaimian, directeur adjoint de la CATAS.
La coopération dans le domaine de la culture du manioc est le dernier résultat en date de la coopération agricole florissante entre la Chine et l'Afrique.
Au cours des dix dernières années, la Chine a mis en place 24 centres de démonstration de technologies agricoles en Afrique. Elle a également popularisé plus de 300 technologies agricoles avancées, qui ont permis d'augmenter les rendements des cultures locales de 30 à 60% en moyenne, a déclaré Tang Renjian, ministre chinois de l'Agriculture et des Affaires rurales.
Li Keming (à gauche), expert de l'Académie chinoise des sciences agricoles tropicales, vérifie la croissance des cultures avec un collègue congolais au Centre de démonstration des techniques agricoles de Brazzaville. (Guy-Gervais Kitina / Xinhua)
A la fin de l'année 2021, les investissements agricoles des entreprises chinoises en Afrique avaient atteint 12,8 milliards de yuans (environ 1,77 milliard de dollars), ce qui représente une croissance annuelle moyenne de 11,4%, a-t-il ajouté.
Alors que les rendements agricoles augmentent en Afrique, les deux parties approfondissent également leur coopération commerciale afin de permettre à davantage de produits africains d'entrer sur le marché chinois en pleine expansion.
En 2023, le volume des échanges de produits agricoles entre la Chine et l'Afrique devrait dépasser les 10 milliards de dollars, soit près du double de ce qu'il était il y a dix ans.