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Merveilleux Xinjiang : un brodeur ouïgour fait fortune grâce au patrimoine culturel
Photo d'archive prise le 8 mars 2019 montrant Kader Rehman discutant avec des collègues brodeurs à Hami, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine). (Wang Fei / Xinhua) |
À l'approche du Nouvel An lunaire traditionnel chinois, Kader Rehman se retrouve de plus en plus occupé dans son atelier de broderie. Agé de 50 ans, cet Ouïgour, avec une équipe de plus de 30 personnes, a fait fortune grâce à la broderie ouïgoure, un patrimoine culturel immatériel de Chine.
Né et élevé dans une famille rurale de la ville de Hami, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), Kader Rehman a développé très tôt une passion pour la broderie et s'est révélé très doué dans ce domaine. Alors qu'il n'avait que six ans, il a réalisé de manière indépendante un travail de papier découpé, qui a ensuite été brodé par sa mère et vendu aux clients.
Forme d'art traditionnel chinois présentant de riches caractéristiques régionales, la broderie est habituellement pratiquée par les femmes. Seul brodeur masculin du village, Kader Rehman a été pendant un certain temps taquiné par ses compatriotes du village. Mais cela n'a diminué en rien son amour pour la broderie. Au contraire même, il a passé encore plus de temps à améliorer ses compétences en broderie.
Son travail acharné a porté ses fruits. La broderie ouïgoure de Hami, qui présente des motifs combinant diverses fleurs, dont le lotus et d'autres éléments magnifiques, a été classée au patrimoine culturel immatériel de Chine en 2008. L'année suivante, Kader Rehman a participé à une exposition d'art populaire avec 10 œuvres de broderie et a reçu une large reconnaissance.
« Depuis, de plus en plus de gens me connaissent », a déclaré Kader Rehman, ajoutant que sa vie a considérablement changé à mesure que de plus en plus de gens venaient acheter ses produits de broderie.
Grâce à un programme de formation initié par le pays, Kader Rehman est devenu l'un des premiers élèves du Xinjiang à perfectionner ses compétences en broderie à l'Université de Guangzhou, capitale de la province du Guangdong (sud de la Chine).
« J'ai été étonné par les compétences en broderie dans d'autres régions de notre pays, en particulier celles de la province du Jiangsu, dans l'est, et de la province du Guizhou, dans le sud-ouest de la Chine », a-t-il déclaré, ajoutant que « l'essence culturelle derrière ces compétences m'a également fasciné. La Chine est un pays riche en cultures, et cela se voit clairement à travers la broderie ».
De retour au Xinjiang, Kader Rehman a combiné de nouvelles compétences avec la broderie traditionnelle pour concevoir des œuvres plus innovantes. Jusqu'à présent, il a formé plus de 3 000 élèves et dirigé une équipe de professionnels qui réalisent plus de 1 000 commandes chaque année.
Kader Rehman est sorti de la pauvreté grâce à la broderie, tout comme ses coéquipiers et les villageois.
« Nous aimons les fleurs. Dans la broderie ouïgoure de Hami, différentes fleurs sont généralement appliquées en une seule pièce, et toutes les fleurs sont épanouies », a expliqué le brodeur, ajoutant qu'il reste déterminé à perpétuer l'essence de la culture traditionnelle chinoise.