- Plus
La Chine offre des solutions pour relever le défi de la lutte mondiale contre la désertification
![]() |
(Li Zhipeng/Xinhua) |
Dans les profondeurs du désert de Kubuqi, le long du bord nord d'Ordos, dans la région autonome de Mongolie intérieure (nord de la Chine), une transformation remarquable se déroule. Ce qui était naguère un lit de rivière sec et désolé peut maintenant être considéré comme un ruisseau peu profond, serpentant entre des rives de damiers d'herbe bien rangés et d'arbres nouvellement plantés. C'est le visage florissant du projet de contrôle du sable de Heilaigou.
Soutenu par un investissement de 29,75 millions de yuans (4,14 millions de dollars) et couvrant environ 667 hectares, le projet devrait être achevé d'ici octobre.
Ce programme fait partie d'un effort plus large de gestion des 10 rigoles d'inondation de la région autonome, connus localement sous le nom de « Kongdui », un terme mongol signifiant « rigole de torrent de montagne ». Ces canaux coupent à travers le désert de Kubuqi, se nourrissant du fleuve Jaune. Pendant la majeure partie de l'année, ils sont secs. Mais lorsque les pluies d'été arrivent, ils peuvent devenir des torrents violents, traînant d'énormes volumes de sable et de limon en aval.
Dans leurs pires moments, ces rigoles ont charrié jusqu'à 27,11 millions de tonnes de sédiments par an dans le fleuve Jaune - plus de 10% de son sable total - et ont été une cause majeure de l'envasement des lits de rivières et des perturbations industrielles.
Depuis 1998, les autorités d'Ordos ont une approche spécifique à la région, appliquant des mesures de traitement ciblées pour chaque rigole en fonction de ses caractéristiques géographiques et de ses défis écologiques. Et les résultats écologiques sont déjà impressionnants : les décharges de sédiments des rigoles dans le fleuve Jaune sont passées du chiffre considérable de 27 millions de tonnes à 4 millions de tonnes par an maintenant, et la région a également connu des gains notables en matière de végétation et de stabilité du sol.
Mais si la terre devient plus verte, la région est toujours confrontée à un défi urgent : la pénurie d'eau. Les précipitations annuelles se situent entre 200 et 400 millimètres, tandis que l'évaporation peut dépasser 2 200 mm.
Pour maintenir l'élan, Wang Lijun, directeur du bureau de conservation des sols et de l'eau, qui dépend de l'Autorité de l'eau de la Bannière de Dalad, a indiqué que la région se tourne maintenant vers l'amélioration des infrastructures et les sources d'eau alternatives. « Nous explorons activement l'utilisation des eaux usées traitées et de l'eau recyclée des mines », a-t-il ajouté.
Au-delà de l'érosion et du contrôle du sable, le désert de Kubuqi exploite également son climat difficile pour l'innovation énergétique. Ainsi, le long du bord du désert, la « Grande Muraille photovoltaïque », une initiative colossale d'énergie verte prend forme. Une fois terminée en 2030, cette ceinture solaire s'étendra sur 400 kilomètres avec une largeur moyenne de 5 km, offrant jusqu'à 100 millions de kilowatts d'électricité propre par an.
La revitalisation du désert de Kubuqi a également stimulé le tourisme local. Selon les autorités locales, Xiangshawan, un site touristique national de haut niveau, reçoit désormais environ 1,2 million de visiteurs par an, générant 340 millions de yuans en revenus touristiques.
La Mongolie intérieure abrite plusieurs grands déserts tels que ceux de Kubuqi, Badain Jaran, Tengger et Ulan Buh. Le succès de la région autonome dans la lutte contre la désertification a été crédité pour la diminution des tempêtes de sable dans le nord de la Chine.
Dans le cadre du programme forestier de la Chine dit des Trois Nords » à travers 13 provinces et régions autonomes pour lutter contre la désertification, les modèles développés en Mongolie intérieure sont mis en œuvre à travers le pays, mais aussi au-delà.
« Les techniques ont déjà été reproduites dans des endroits tels que les régions autonomes du Xizang et du Xinjiang et des provinces du Gansu et du Qinghai », a souligné Cui Guipeng, chercheur associé à l'Académie chinoise de foresterie. « Elles sont maintenant diffusées dans des pays rejoignant l'Initiative "la Ceinture et la Route", comme l'Arabie saoudite et la Mongolie, continuant d'offrir des solutions chinoises à la lutte mondiale contre la désertification ».
![]() |
(Li Zhipeng/Xinhua) |
À lire aussi :
- Xinjiang : un couple dévoué entretient des stations d'eau le long de la route du désert de Tarim
- Gansu : Minqin va construire une ceinture verte à bords fermés de 380 km pour renforcer la barrière de sécurité écologique
- L'expérience de la Chine en matière de lutte contre la désertification considérée comme une source d'inspiration à l'étranger