I. Une chirurgie impossible
Chang Guizi a besoin d'une opération de chirurgie cardiaque. Cependant, un hôpital local refuse de l'opérer parce qu'il n'a pas de tuteur légal pour signer le formulaire de consentement.
Cet enfant de 13 ans, élève de troisième année dans une école primaire de Kunming, capitale de la province du Yunnan, a dû renoncer à tout exercice physique depuis qu'il lui a été diagnostiqué une maladie cardiaque congénitale en novembre 2012.
Un jour, après l'école, il est rentré chez lui dans sa famille d'accueil et s'est plaint d'une respiration difficile. « Nous l'avons emmené à l'hôpital. Une radiographie a montré qu'il avait un trou dans son cœur » a déclaré Pi Zhonghui, un ancien chauffeur en retraite qui prend soin de Chang et de cinq autres enfants sans parents.
« Le médecin m'a dit que c'était une sorte de malformation cardiaque congénitale et que mon garçon avait besoin d'une opération ».
Andrew Lok, directeur du Centre d'assistance aux enfants de Jiaxin Yunnan, une ONG qui aide les enfants de la rue et offre les frais de subsistance du jeune Chang, a dit : « L'hôpital nous a dit que l'opération coûterait environ 20 000 yuans (3 200 dollars). Un organisme de bienfaisance a accepté de couvrir la dépense. »
Au début, les médecins du Premier hôpital affilié de l'Université médicale de Kunming ont accepté d'effectuer l'opération. Mais les conseillers juridiques de l'hôpital ont dit plus tard que l'opération devait être interrompue en raison de l'état de l'enfant. Ni Pi ni le centre n'ont l'autorité nécessaire pour signer les formulaires de consentement pour l'opération de l'enfant. « L'avocat de l'hôpital a dit que nous devions retrouver ses parents biologiques », a confié Lok.
Chang se souvient à peine d'informations utiles à propos de ses parents. Un passant a trouvé le garçon errant près d'une gare il y a trois ans et l'a emmené au centre, a dit Lok. Chang a dit au centre qu'il avait vécu avec sa mère après le divorce de ses parents et qu'elle l'avait abandonné. Le garçon a oublié le nom de ses parents, a ajouté Lok.
Il se souvient que sa maison se trouvait dans une rue appelée Xijie, à Zhaotong, une ville de la province du Yunnan. Mais la police de Kunming et de Zhaotong ont été incapables de retrouver sa famille.
« Nous sommes allés chercher de l'aide au Bureau provincial des affaires civiles, afin de voir si le gouvernement pouvait agir comme tuteur légal de Chang, mais les responsables ressassaient toujours le cas car il n'y avait pas eu de précédent », a fait remarquer Lok.
« Le garçon va bien maintenant, mais nous ne voulons pas qu'il ait besoin d'une chirurgie dans l'avenir seulement parce qu'il est dans une situation critique. »