IV. Le dysfonctionnement du système
Zhang Wenjuan, directeur adjoint du Centre de recherche et d'aide légale aux enfants de Beijing, a déclaré que les questions liées aux enfants abandonnés peuvent être dues au dysfonctionnement du système chinois de gardien ou aux responsabilités spécifiées par l'Etat quant à la protection des droits des enfants.
" La loi chinoise dispose que les parents sont les tuteurs légaux des mineurs , mais notre gouvernement n'a pas fait assez pour permettre aux parents d'assumer leurs responsabilités ou d'intervenir lorsque les parents manquent à leurs obligations ", a-t-elle dit .
Dans des zones moins développées, le système d'aide aux parents est plus faible, ce qui conduit certains à abandonner les enfants qui ont des handicaps ou des maladies majeures parce qu'ils sont incapables de payer les frais médicaux, a-t-elle fait remarquer.
« Certains parents ne sont pas nés de bons parents. Mais l'Etat n'intervient pas efficacement lorsque ces parents maltraitent leurs enfants, ce qui peut entraîner les enfants à s'enfuir de chez eux. »
Le droit pénal exige des victimes de lancer uneaction devant le tribunal dans les cas de violence conjugale, et la seule exception est lorsque la victime est tuée ou gravement blessée, a dit Zhang.
« La loi néglige le fait que les enfants sont généralement trop jeunes pour agir en justice ou pour recueillir des preuves pour eux-mêmes. » a-t-elle dit.
A ses yeux, ce que la loi civile suggère pour nommer un tuteur légal d'un enfant après la mort de ses parents a des défauts. Le droit civil stipule que les grands-parents, les frères et sœurs et d'autres proches parents bénéficient d'un traitement préférentiel quand un tribunal ordonne la tutelle pour un enfant orphelin. Si un enfant n'a aucun de ces parents, l'employeur de ses parents, la communauté ou le comité du village peut être nommé tuteur légal, tandis que les départements des affaires se trouvent en fin de liste.
« Comment pouvez-vous attendre d'un employeur l'acceptation d'être tuteur ? » a dit Zhang. D'après elle, le système conduit de nombreux enfants à vivre sans responsable, et les statuts du système mettent en place de nombreux obstacles aux capacités des enfants à accéder aux services publics et aux prestations du gouvernement.