Après des débats successifs au cours des 13 derniers jours à Doha, au Qatar, les délégués épuisés venus de 194 pays ont finalement trouvé un équilibre pour s'attaquer à la question urgente du changement climatique.
Le président de la Conférence sur le climat, Abdallah ben Hamad al-Atiiyah, a abattu son marteau sur toutes les mesures l'une après l'autre samedi dans les dernières minutes de la session de l'ONU. L'accord a été atteint avant qu'ils ne soient traînés dans des débats supplémentaires sans issue. Cet accord n'est pas parfait mais il est du moins acceptable.
Les pays en développement sont satisfaits de cet accord, qui exhorte les pays développés à augmenter leur financement aux projets climatiques des pays pauvres, en passant de 30 milliards de dollars par an entre 2010 et 2012 à 200 milliards de dollars annuellement pour la période 2013-2020.
Cette dernière conférence de l'ONU sur le climat a approuvé le prolongement jusqu'à la fin 2020 du protocole de Kyoto, le seul traité légalement contraignant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
En réponse à un appel des pays pauvres et des pays les plus vulnérables aux effets négatifs du changement climatique, les délégués venus des pays développés ont donné le feu vert à la création de "dispositifs institutionnels" chargés des pertes et des dégâts lors du deuxième tour des négociations climatiques à Varsovie, en Pologne.
Malheureusement, les pays tels que les Etats-Unis, le Canada, le Japon et la Nouvelle-Zélande demeurent toujours à l'écart du protocole de Kyoto et refusent de s'engager à n'importe quel accord contraignant sur la réduction des émissions de C02.
Les pays en développement se plaignent par ailleurs que les grandes promesses des bailleurs de fonds riches n'ont pas été matérialisées. Aucun accord ou calendrier n'a été évoqué aux négociations de Doha sur les moyens de combler le fossé financier à partir de l'année prochaine, avec les Etats-Unis, l'Europe et d'autres pays développés, qui ont cité une récession économique comme excuse de refus d'investir plus.
Une autre divergence non résolue réside dans le fait que les pays comme la Russie, la Biélorussie et la Pologne, avec l'excédent des quotas sur les émissions de la première période d'engagement dans le cadre du protocole de Kyoto, demandent l'épargne des crédits. L'Europe, l'Australie et le Japon ont toutefois déclaré ne pas en acheter.
Xie Zhenhua, chef de la délégation chinoise aux négociations de Doha, a déclaré que les pays riches tentaient d'affaiblir le principe des "responsabilités communes mais différenciées" dans le but d'échapper à leur responsabilité historique face au changement climatique.
Les émissions de gaz à effet de serre, qui pourraient augmenter de 2,6% cette année, sont 50% plus élevées que celles de 1990.
Les températures mondiales ont déjà augmenté de 0,8 degré Celsius depuis l'époque préindustrielle. Une croissance de deux degrés est considérée comme un seuil dangereux de changements climatiques, engendrant des tempêtes plus puissantes, plus de canicules, des sécheresses, la fonte des icebergs et la montée du niveau des mers.
Le danger imminent sonne l'alarme pour l'humanité et teste les efforts et la sagesse collective de la communauté internationale.
Les négociations climatiques dans le cadre de l'ONU sont devenues une névralgie chaque année. Les discussions à faible efficacité, accompagnées de querelles sans fin, ont fatigué les délégués, les médias internationaux et le public.
Il est compréhensible que différents pays, avec des développements à divers niveaux, soient largement divisés sur leurs capacités à faire face aux changements climatiques et leurs objectifs.
Le compromis peut apporter des résultats positifs. Mais le monde souhaite des engagements actifs et forts de tous les pays, notamment des dirigeants internationaux, pour sauver la planète.
Les pays qui agissent seulement dans leurs propres intérêts et dans des intérêts à court terme ne peuvent que nuire au bien-être de l'humanité et s'infliger des pertes.