Un épais brouillard balaye presque toute la Chine depuis quelques jours. Les alertes météorologiques répétées tirent la sonnette d'alarme à la Chine, lui rappelant qu'il est temps de changer son mode de développement.
Selon le Centre météorologique national, le brouillard a recouvert les provinces du Hebei, du Henan, du Shandong, du Jiangsu, de l'Anhui et du Zhejiang, où la visibilité serait réduite à moins de 1000 mètres. Près d'un tiers du territoire chinois est enveloppé par un épais brouillard, qui n'aura jamais duré aussi longtemps dans l'histoire du pays et a entraîné une importante pollution atmosphérique dans plus de 74 villes qui ont déclenché l'alerte orange.
D'où vient ce brouillard ? De nombreux écologistes chinois pensent que la consommation de charbon et de pétrole est la cause de cette pollution. « Il y a trois facteurs principaux pour expliquer ce brouillard : la consommation énergétique repose sur le charbon, les gaz d'échappement des véhicules qui circulent dans les villes et les émissions des usines industrielles », a analysé Chen Hanping, professeur de l'Université Huazhong des sciences et de la technologie. « Les sources des émissions de particules PM2,5 sont principalement le chauffage, la combustion de biomasse à l'air libre et les gaz d'échappement des véhicules».
On compte plus de 90 millions de véhicules dans le pays, avec consommation de pétrole qui est passée de 229 millions de tonnes à 439 millions de tonnes au cours des dix dernières années. La pollution est étroitement liée au développement rapide de l'économie. Selon les chiffres publiés par le ministère de l'Environnement, le coût des dégâts de la pollution sur l'environnement aurait augmenté de 511,8 milliards de yuans à 970,1 milliards de yuans entre 2004 et 2009. Une preuve que les chinois payent au prix fort leur croissance économique.
« Le brouillard persistant s'avère être un avertissement de taille à la Chine, qui est arrivée à un tournant de son histoire où elle est obligée d'opter pour un changement radical dans son mode de croissance économique. Il ne faut en aucun cas privilégier à tout prix la croissance économique sans compter le coût de la pollution. »
Certains experts suggèrent qu'il est préférable de réguler la structure de l'économie du pays, tout en encourageant l'utilisation des nouvelles énergies propres, telles que l'énergie éolienne, la biomasse, l'énergie solaire et l'hydroélectricité, et en réduisant les émissions polluantes des véhicules et des usines.
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