Le Maroc a abrité, vendredi, une réunion quadripartite des ministres de l'Intérieur du Maroc, de la France, de l'Espagne et du Portugal pour le soutien de l'intervention militaire au Mali.
Les quatre responsables ont été unanimes, lors d'un point de presse conjoint à Rabat, à affirmer que leurs pays appuient la France dans son intervention au Mali pour préserver l'unité de ce pays africain et la garantie de sa stabilité.
Dans une déclaration commune, dite de Rabat, adoptée à l'issue des travaux, les quatre pays ont appelé pour des réponses coordonnées et efficaces aux menaces qui guettent la stabilité et la sécurité dans la région.
La "déclaration de Rabat" identifie quatre domaines de coopération prioritaires, à savoir la gestion des flux migratoires, la lutte contre le trafic des stupéfiants, la lutte contre le terrorisme et la coopération policière.
Dans ce sens, les ministres de l'Intérieur de ces pays ont affirmé la ferme volonté de leurs pays de faire face à la menace terroriste, au trafic des êtres humains et des stupéfiants, et à l'immigration clandestine.
Ils se sont par ailleurs engagés à développer leur coopération sécuritaire et l'échange d'informations opérationnelles dans le domaine de la lutte contre les groupes terroristes et le crime organisé.
Selon la déclaration, "le terrorisme est une des plus grandes menaces pour nos quatre pays" et "la prévention et la lutte efficace contre le terrorisme passent d'abord par une coordination soutenue et par un échange d'efforts quotidiens et intenses entre nos pays".
A cet effet, les ministres ont décidé de développer la coopération en la matière, par le biais de l'échange d'informations techniques et le partage d'expériences.
"L'échange d'informations opérationnelles entre les quatre pays en matière de lutte contre le terrorisme constitue donc une priorité commune", ont-ils estimé.
Dans cette perspective, les quatre pays amélioreront le fonctionnement de leurs dispositifs de coopération et mettront tout en oeuvre pour prévenir la menace terroriste et lutter plus efficacement contre elle.
Dans ce cadre, le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, a indiqué que l'objectif de la concertation entre les ministres de l'Intérieur du Maroc, de la France, de l'Espagne et du Portugal, est de bloquer les trafics dans la région de la Méditerranée occidentale.
"Nous voulons bloquer les trafics à travers une coopération policière qui existe déjà", a dit le ministre français, lors d'un point de presse conjoint avec ses homologues marocain, Mohand Laenser, espagnol, Jorge Fernandes Diaz et portugais, Miguel Macedo.
Pour sa part, le ministre marocain de l'Intérieur a affirmé que la coopération accrue entre Rabat, Paris, Madrid et Lisbonne revêt une dimension plus particulière dans le contexte marqué par les événements qui secouent la zone du Sahel et les défis sécuritaires qui en découlent pour les pays de la région.
"Cette action commune s'inscrit dans un cadre plus élargi, avec pour but de renforcer la sécurité des pays et de faire face aux menaces qui les guettent, notamment le terrorisme, le trafic des stupéfiants et les flux de migration illégale", a précisé M. Laenser.
De son côté, le ministre espagnol de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, a expliqué que la "déclaration de Rabat" comporte des mesures concrètes et efficaces permettant aux services compétents de mener des actions conjointes pour faire face aux menaces qui portent préjudice à nos sociétés.
Cette réunion, la première du genre, vise à renforcer les liens déjà très forts entre les pays partenaires afin de mieux lutter contre le fléau que constitue le terrorisme, de combattre plus efficacement les trafics de stupéfiants, de mieux gérer les flux migratoires et enfin de renforcer la coopération entre les forces de sécurité.
Elle constitue un signal très fort de solidarité et de cohésion entre les quatre pays concernés par des menaces transversales grandissantes.