Les pays doivent s'orienter vers des systèmes alimentaires plus durables en renforçant les mesures d'atténuation et d'adaptation aux effets du changement climatique, a déclaré le directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), José Graziano da Silva, en prenant la parole aux 7èmes Assises de l'agriculture du Maroc.
"Toutes nos initiatives doivent prendre en compte du changement climatique", a-t-il souligné. "Le temps presse et nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre".
"Le changement climatique est capable de reconfigurer le scénario de production vivrière de la planète", a précisé M. Graziano da Silva, en ajoutant qu'il réintroduisait "un élément d'incertitude", après des décennies durant lesquelles la faim était davantage la conséquence d'un manque d'accès aux moyens de produire ou d'acheter de la nourriture que d'une insuffisance des disponibilités alimentaires à l'échelle mondiale.
"Les plus vulnérables sont les plus pauvres", a-t-il affirmé. "Ils ont non seulement moins de ressources pour réagir, mais ils tendent aussi à vivre dans des zones de production déjà marginales", où l'impact du changement climatique sur la production agricole est ressenti plus fortement.
Il a souligné les récentes conclusions du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat, qui reflétaient ces préoccupations et invitaient à une action urgente.
Le directeur général a également parlé de l'agriculture familiale comme outil de développement rural et de stabilité, en rappelant que l'ONU avait proclamé 2014 'Année internationale de l'agriculture familiale'.
Dans son allocution, M. Graziano da Silva a souligné que le changement climatique constituerait un enjeu tant pour les grandes fermes familiales modernisées que pour les petits exploitants familiaux.
Le changement climatique est une question qui touche un vaste éventail de priorités de développement, notamment l'élimination de la faim, le soutien d'une production durable, la réduction de la pauvreté rurale, l'amélioration des marchés alimentaires et le renforcement de la résilience, a expliqué M. Graziano da Silva.
Environ 500 millions de fermes familiales constituent 80% des exploitations du monde, a-t-il dit. Les agriculteurs familiaux constituent 70% de tous les ménages souffrant d'insécurité alimentaire dans les zones rurales des pays en développement.
"En offrant un soutien adéquat à l'agriculture familiale, nous pouvons combattre l'insécurité alimentaire en tendant la main à une catégorie vulnérable et en accroissant les disponibilités alimentaires là où elles sont le plus nécessaires", a déclaré M. Graziano da Silva.