L'intervention militaire envisagée par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), à laquelle le Mali appartient, bénéficiera des renforts d'autres régions africaines pour libérer le Nord de ce pays des groupes terroristes, a déclaré jeudi à Yaoundé le commissaire à la paix et la sécurité de l'Union africaine, Lamamra Ramtane.
"Ce sera au titre de la Force africaine en attente (FAA, en création avec pour base logistique prévue à Douala au Cameroun, NDLR) avec la brigade de l'Ouest mais aussi des contributions d' autres brigades des différentes régions africaines", a affirmé le diplomate africain sans donner plus de détails, en marge d'une réunion du Conseil de paix et de sécurité dans la capitale camerounaise.
Au lendemain de la validation par l'UA mardi de la décision des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO sur le déploiement de la future force en débat depuis des mois, Lamamra Ramtane s'est félicité comme une évolution significative, l'annonce faite par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et des islamistes d'Ansar Dine d'être disposés à prendre part aux négociations formelles pour une sortie de crise au Mali.
"Je suis ravi de pouvoir vous dire que les choses bougent positivement au Mali. D'abord et avant tout, il y a un consensus authentique en Afrique et dans le monde sur l'exigence de la restauration rapide de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale de la République du Mali. Il y a un consensus sur le fait que nous devons épuiser les voies de règlement pacifique avant de considérer le recours éventuel à la force légitime", a-t- il souligné à Xinhua.
Excluant encore une fois toute de négociation avec les groupes terroristes tels Al Qaïda pour le Maghreb islamique (Admi), le Mouvement pour l'unicité de jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Boko Haram, il a appelé le MNLA à "renoncer à tour projet séparatiste" et Ansar Dine à "se laver de toute liaison de complicité ou complaisance à l'égard du terrorisme", et poursuivre plutôt pacifiquement son projet politique.
Autre consensus, c'est "sur le fait que l'action menée en ce moment en faveur du dialogue et de la négociation doit être intensifiée et accélérée (et) que la gouvernance à Bamako doit faire l'objet d'une attention particulière en termes d' institutions transitoires représentatives et fortes, en termes également de feuille de route devant mener à l'organisation d' élections et donc au parachèvement du retour à l'ordre constitutionnel dans le pays".
A noter aussi, "le consensus sur l'exigence du renforcement des capacités des forces de sécurité et de défense du Mali avec une contribution africaine et internationale effective. Enfin, il y a un consensus sur la nécessité de s'attaquer aux causes sous- jacentes de la situation au Mali, que la République du Mali partage d'ailleurs avec les autres pays frères du Sahel".
Parmi ces causes, figurent la criminalité transnationale organisée et le terrorisme à combattre avec "force et détermination", de manière à faire en sorte que "le Mali ne rechute plus dans ce genre de tragédie, mais éviter que d'autres pays africains de la région ou plus loin encore en subissent des affres comparables du fait des mêmes causes qui pourraient produire les mêmes effets".