Le président français François Hollande a déclaré vendredi que le moment d'une intervention militaire au Mali "n'est pas imminent", soulignant la place du dialogue politique prévu dans la résolution 2085 adoptée jeudi à l'ONU.
Le moment de l'intervention militaire "n'est pas imminent, il est maintenant autorisé", a déclaré vendredi matin le chef de l'Etat français sur Europe 1, en référence à la résolution 2085 adoptée jeudi à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies.
"Je n'ai jamais dit que la France mènerait une opération au Mali, en Afrique. La France, en revanche, son rôle c'est de lutter contre le terrorisme, c'est d'empêcher qu'un groupement terroriste comme Aqmi, c'est-à-dire Al-Qaïda, puisse s'installer dans une partie du territoire malien et engager des opérations de déstabilisation d' autres pays", a-t-il souligné.
"Donc, la France, à mon initiative, a tout fait pour qu'une résolution du Conseil de sécurité puisse être adoptée. C' est fait, et à l'unanimité", a martelé M. Hollande.
Cela permettra "le dialogue politique, c'est-à-dire le fait que les groupes qui ne sont pas terroristes puissent être réintégrés dans un processus politique et combattre eux aussi le terrorisme", a détaillé le président.
"Et ensuite, s'il y a toujours une occupation du Nord-Mali, ce seront les Africains, seulement les Africains, avec l' appui en termes de formation de l'Europe et du monde, pour qu' ils puissent mener cette opération avec le gouvernement malien", a ajouté le chef de l'Etat français.
Interrogé sur le rôle que pourrait jouer l'Algérie, où il vient de passer deux jours, dans l'opération à venir au Mali, le président Hollande a estimé que les Algériens "feront tout ce qu' ils pourront, notamment pour le dialogue politique, mais aussi pour nous comprendre dans l'opération que nous voulons au nom de la communauté internationale, et sans que la France y participe".
Plusieurs dirigeants africains avaient convenu le 11 novembre à Abuja d'envoyer au Mali une force militaire internationale de 3 300 soldats afin de libérer le nord du Mali, occupé depuis huit mois par des mouvements rebelles, dont certains sont liés au réseau terroriste d'Al-Qaïda.