Seize personnes ont été tuées et environ 200 autres ont été blessées samedi dans des affrontements survenus à l'extérieur d'une prison égyptienne entre les forces de l'ordre et des membres des familles des 21 accusés qui ont été condamnés à la peine de mort en raison de leur responsabilité dans le drame du stade de Port-Saïd, a rapporté la télévision d'Etat égyptienne.
Les heurts se sont produits peu après l'annonce du verdict condamnant à la peine capitale 21 prévenus accusés d'avoir perpétré des violences ayant causé la mort de plus de 70 personnes au stade de Port-Saïd en février l'année dernière.
Peu après l'annonce du verdict, certains proches des condamnés ont essayé d'entrer de force dans la prison où sont détenus les accusés. Les forces de l'ordre ont répondu en faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule.
Certains membres de famille ont fait usage d'armes à feu lors des heurts contre les forces de l'ordre, causant la mort de deux policiers et de quatre assaillants.
Au total, 73 personnes, dont neuf hauts responsables de la sécurité, avaient été arrêtées à la suite des affrontements entre supporters survenus en février 2012 au stade de Port-Saïd à l'issue d'un match de football entre l'équipe locale d'al-Masry et l'équipe cairote d'Al-Ahly.
Le président de la Cour criminelle de Port-Saïd, Sobhy Abdel-Megui, a indiqué que le verdict final pour les 52 accusés restants serait rendu le 9 mars. Pour des raisons de sécurité, le procès a eu lieu au Caire.
Tandis que l'annonce du verdict provoquait la colère de certains proches des accusés à Port-Saïd, la situation était bien différente au Caire. Des milliers de supporters cairotes du groupe des "Ultras Alahwy", qui s'étaient précédemment déclarés prêts à mourir pour venger leurs camarades ayant perdu la vie dans la tragédie de février 2012, ont salué le verdict et laissé éclater leur joie.
Certaines familles des victimes du drame du stade de Port-Saïd ont appelé à une exécution publique.
Par ailleurs, à Port-Saïd, des perturbations et des actes de malveillance se sont multipliés près de l'hôpital où ont été transférés les blessés. Certains proches des victimes ont mis le feu à des logements de policiers.
Selon l'agence de presse officielle MENA, des militaires ont été déployés dans la ville pour rétablir le calme et l'Association des chemins de fer a décidé de ne pas faire entrer de trains dans Port-Saïd.
Dans un communiqué, le chef d'état-major de l'armée égyptienne a appelé les soldats à la retenue dans leurs rapports avec la population.
Le président égyptien Mohamed Morsi consulte actuellement les ministres de la Justice et de la Communication ainsi que le responsable de la sécurité nationale pour trouver des moyens d'enrayer l'actuelle vague de violences. Le président a décidé d'annuler sa visite prévue en Ethiopie pour le sommet africain.
Selon un autre reportage, neuf personnes ont été tuées et 584 autres blessées au cours d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre lors des rassemblements organisés à l'occasion du deuxième anniversaire du début du soulèvement populaire.