Le porte-parole des forces armées de la Guinée-Bissau, le colonel Daba Na Walna, a réfuté samedi les accusations américaines de trafic de cocaïne et de vente d'armes à la guérilla colombienne, proférées par les Américains contre le général Antonio Indjai, chef d'état-major des armées.
Le colonel Na Walna, qui tenait une conférence de presse, a demandé aux Etats-Unis de procéder "à une enquête approfondie" sur l'implication présumée du général Indjai, estimant que "ces allégations sont sans fondement et ne servent qu'à aggraver l'instabilité que nous vivons dans le pays".
Selon des informations de sources judiciaires à New York, le général Indjai a été inculpé jeudi de trafic de drogue et de terrorisme. Il est accusé d'avoir profité de son autorité pour faciliter l'entreposage dans son pays de la cocaïne venant de Colombie et en partance pour les Etats-Unis et d'aider la guérilla colombienne à acheter des armes.
Le colonel Na Walna a toutefois reconnu qu"'il y a eu des contacts entre le général Indjai et des agents américains infiltrés qui ont proposé des cadeaux aux chefs militaires de la Guinée-Bissau. Mais, l'astuce a échouée."
L'inculpation du général Indja est intervenue après celle du contre-amiral Jose Americo Bubo Na Tchuto, ancien chef d'état- major de la Marine de Guinée-Bissau, pour trafic de drogue le 5 avril. Ce dernier avait été arrêté au large du Cap-Vert par des agents infiltrés de l'Agence américaine anti-drogue (DEA).
Pour sa part, le représentant de l'ONU en Guinée-Bissau, Jose Raos Horta, a affirmé vendredi lors d'un point de presse que les Nations Unies ne sont pas impliquées et ne peuvent pas intervenir dans l'affaire relative au mandat d'arrêt international émis par les Etats-Unis contre le général Indjai.
Le Prix Nobel de la Paix et ancien président du Timor oriental, a demandé au gouvernement et aux chefs militaires de la Guinée- Bissau de garder le calme et la sérénité, car, selon lui, le chef des armées bénéficie de la présomption d'innocence.