La police anti- émeute du Kenya a arrêté vendredi des dizaines de jeunes qui manifestaient pour protester contre la détention d'un religieux radical dans la ville côtière de Mombasa.
Les jeunes musulmans ont bloqué plusieurs sections de route devant la mosquée de Masjid Musa à Mombasa et engagé des escarmouches avec la police.
La police affirme que cette mosquée a des liens avec le groupe terroriste shebab, basé en Somalie, et qu'il est utilisé pour financer ce groupe et radicaliser des jeunes qui sont ensuite recrutés par la milice affiliée à Al-Qaïda.
Les troubles ont débuté à l'issue des prières du vendredi, lorsque des manifestants ont commencé à jeter des pierres sur des voitures et à allumer des feux en déclenchant des affrontements avec la police. L'équipe combinée de membres de la police anti-émeute et de la police régulière a dû tirer en l'air et utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes gens en colère.
Les jeunes affirment que leur imam a été arrêté avec son ami jeudi soir à la mosquée par des membres de la brigade de lutte contre le terrorisme.
L'imam a été emmené de sa mosquée par une équipe combinée d'agents de police après les prières d'Ishai.
Le coordinateur régional de la police Aggrey Adoli a cependant démenti les affirmations selon lesquelles le prédicateur aurait été arrêté. Il a déclaré aux journalistes que la police avait simplement convoqué quatre religieux, sans révéler leur identité.
« Nous n'avons arrêté aucun religieux mais nous en avons convoqué quatre que nous soupçonnons de discours incitant à la haine, et que nous souhaitons interroger, mais il est trop tôt pour révéler leur nom car cela mettrait en danger l'enquête », a déclaré M. Adoli.
La police de la ville côtière a été placée en alerte élevée suite à l'attentat terroriste de Westgate à Nairobi, au cours duquel au moins 67 personnes ont été tuées et 175 autres blessées par des combattants shebab.
Selon des sources policières fiables, cheikh Juma aurait été identifié comme ayant des liens avec le groupe terroriste après son arrivée dans le pays depuis la Tanzanie.
Cheikh Juma est considéré comme le successeur de feu cheikh Ibrahim Ismael, qui succédait lui même à feu cheikh Aboud Rogo. Ces deux religieux étaient décédés dans des attaques similaires menées depuis des voitures, et la police avait démenti toute implication dans ces meurtres.