Les tribunaux et cours du B énin sont paralysés mardi par une grève de 72 heures déclenchée par l'Union nationale des magistrats du Bénin ( Unamab) qui exige, depuis quelques mois, la correction d'anomalies qu'elle a relevées dans les nominations ou affectations de magistrats faites en 2011 et en 2013.
Selon l'Unamab, les principes d'inamovibilité des juges du siè ge et celui de la préséance n'ont pas respectés lors de ces nominations et affectations. « Il s'agit d'une mort programmée de la profession des magistrats au Bénin », a déjà plusieurs fois, indiqué le président de l'Unamab, Michel Adjaka qui a souvent dé noncé des tentatives de remise en cause du principe de l'indé pendance de la justice par le gouvernement.
Dans sa motion de grève, rendue publique jeudi dernier, l' Unamab exige également « la correction de toutes les nominations irrégulièrement prononcées en 2011et en 20163 et « la mise en place d'un dispositif pour assurer la sécurité de tous les magistrats.»
L'Unamab exige aussi « la cessation des filatures du juge Angelo Houssou ». Ce juge qui a rendu, en mai dernier, des ordonnances de non-lieu général dans les affaires de tentative d' empoisonnement du chef de l'Etat, Boni Yayi, et de tentative de coup d'Etat, a quitté discrètement Cotonou le week end dernier pour se rendre à New York où il demande, selon les sources, l'exil politique.