Le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, a annoncé de "grandes actions de masse" pour "faire aboutir la lutte pour les libertés, la justice, la réconciliation et la paix".
Dans un communiqué transmis dimanche à Xinhua, le FPI "engage instamment" son secrétariat général à "prendre toutes les dispositions" en vue d'organiser "dans les meilleurs délais et dans une logique de ripostes graduées les grandes actions de masse ".
Les "actions d'envergure" ciblées par le parti fondé par Laurent Gbagbo sont, notamment, "des marches, des sit-in et des opérations villes mortes".
Le parti appelle les populations à la "mobilisation" et au " sens républicain" pour "faire aboutir la lutte pour les libertés, la justice, la réconciliation et la paix".
Le FPI dénonce un "échec" de la réconciliation nationale conduite par la Commission dialogue, vérité et réconciliation ( CDVR), créée en 2011, pour recoudre le tissu social fissuré par la crise post-électorale qui a fait au moins 3.000 morts dans le pays.
"Le dialogue politique est un leurre" dans un "contexte sociopolitique délétère entretenu par le pouvoir", estime le FPI qui s'insurge contre le "harcèlement judiciaire" dont sont victimes les pro-Gbagbo.
Plusieurs centaines de partisans de l'ancien régime sont en détention en Côte d'Ivoire et Laurent Gbagbo a été transféré depuis 2011 à La Haye, devant la Cour pénale internationale (CPI), où il est dans l'attente d'un procès éventuel pour crimes contre l'humanité.
La tension entre le pouvoir et le FPI est montée d'un cran avec le transfèrement le 22 mars de l'ex-leader des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé, à La Haye pour son rôle supposé dans les violences post-électorales de 2010-2011.
Le FPI "condamne avec la dernière énergie la justice des vainqueurs" et "exige une justice équitable et impartiale, tant au plan national qu'international".
Pour le FPI, le transfèrement de Charles Blé Goudé à la CPI est un "acte supplémentaire de persécution des pro-Gbagbo, d'amplification des rancoeurs accumulées, d'approfondissement de la fracture sociale, un coup de massue au processus de réconciliation nationale".
Dans un communiqué dimanche, le Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir) a mis en garde le FPI dans sa volonté de " troubler la quiétude" des Ivoiriens à travers les sit-in, les marches et autres rassemblements annoncés.
"Les préoccupations des Ivoiriens sont ailleurs", selon le RDR qui croit savoir que "l'école, la santé, la nourriture, les routes, l'emploi sont leurs principaux centres d'intérêt" et qui espère que "la sagesse va guider" les "déclarations" et "actions" des partisans de Laurent Gbagbo.