Le président nigérien Mahamadou Issoufou a condamné lundi avec fermeté l'enlèvement des jeunes lycéennes par la secte Boko Haram au Nigeria et l'a qualifié d'acte odieux qui n'a rien à avoir avec l'Islam.
La secte islamiste Boko Haram, rappelle-t-on, avait enlevé depuis le 14 avril dernier, quelques 276 lycéennes de leur établissement à Chibok (nord-est du Nigeria), qu'elle propose de vendre comme des esclaves et de faire marier de force.
"Nous condamnons avec fermeté cet acte odieux qui n'a rien à avoir avec l'Islam. Nous marquons notre solidarité avec le peuple et le gouvernement du Nigeria dont la situation sécuritaire doit nous inciter à plus de vigilance", a déclaré M. Mahamadou Issoufou au cours d'une mission dans la région de Maradi, frontalière du nord du Nigeria.
Pour le chef de l'Etat nigérien, "ce qui se passe dans ce pays voisin et ailleurs nous enseigne sur les effets dévastateurs de l'ignorance et de l'obscurantisme, surtout quand ils sont convaincus, bien sûr à tort, de posséder la quintessence du savoir, notamment religieux. Ce qui s'y passe nous enseigne sur le péril auquel est exposée notre religion, aujourd'hui défigurée par des actes barbares à travers lesquels ne se reconnaît aucun musulman digne de ce nom".
La secte islamiste Boko Haram, qui sévit depuis 2009 dans le nord du Nigeria à travers des attaques meurtrières, a fait des milliers de victimes et poussé autant de populations à l'exode dans les pays voisins comme le Niger, notamment.
Il est à rappeler que le Niger et le Nigeria sont deux pays voisins, partageant une frontière longue de plus de 1 500 km, dont les populations (majoritairement musulmanes) parlent les mêmes langues (Haoussa, Peulh et Kanouri) de part et d'autre de la frontière.