Le groupuscule islamiste démantelé à Marignane (département de Bouches-du-Rhône, sud de France), jeudi dernier, s'apprêtait à frapper la France de manière imminente, a indiqué le procureur de la République, François Molins, au cours d'une conférence de presse tenue lundi au palais de justice de Paris. Ces trois personnes interpellées allaient "commettre, à très court terme, probablement dans les jours à venir, un attentat à la bombe sur le sol français", a-t-il affirmé.
Agés de 21 à 27 ans, les trois terroristes présumés, sont tous originaires des Bouches-du-Rhône et de nationalité française. Ils devraient être déférés lundi en vue d'être mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue commettre un acte terroriste". Ils encourent une peine de vingt ans de réclusion criminelle.
Au cours d'une perquisition menée au domicile du principal mis en cause, près de Marignane, au nord de Marseille, les policiers de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, contre-espionnage) ont découvert deux pistolets automatiques de calibre 7.65, un revolver 357 magnum, 50 grammes de TATP, un explosif aussi instable que puissant, dix kilos de mélange nitrate-fuel, 150 kilos de nitrate ainsi que deux litres d'acétone pouvant permettre la fabrication de 600 grammes de TATP supplémentaire.
"Un véritable laboratoire de confection d'engins explosifs improvisé", a reconnu François Molins. Les artificiers ont estimé que 150 kilos de ce mélange "auraient pu conduire à des dégâts considérables, sur un rayon de plusieurs centaines de mètres".
La police est intervenue au moment où "le calendrier criminel allait s'accélérer", a révélé François Molins.
L'un des islamistes arrêtés avait attiré l'attention des services de renseignements américains après avoir menacé de mort, via Internet, Barack Obama et son épouse. Tout comme ses deux complices, il avait été pris en filature sur Internet dès novembre 2012, après une vague d'envois de messages et de consultations de forums djihadistes.