Dernière mise à jour à 15h46 le 09/04
Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, âgé de 92 ans, a mis en garde jeudi les cadres de son parti qui convoitent son poste, les invitant à modérer leurs querelles de succession car il est encore bien là.
S'adressant à des dizaines de milliers de vétérans de la guerre d'indépendance rassemblés à Harare pour commémorer cet événement, M. Mugabe a déclaré que certaines personnes au sein de son parti, le Zanu-PF, avaient commencé à se battre pour hériter de son poste lorsqu'ils ont lu dans les journaux qu'il était allé recevoir des soins médicaux à Singapour.
"Je ne vais pas mourir, juste pour vous contrarier", a-t-il plaisanté dans son discours devant cette assemblée réunie pour discuter des aides aux vétérans de la guerre et de la situation du parti au pouvoir.
Toutefois, M. Mugabe, qui dirige le Zimbabwe depuis son indépendance en 1980, s'est dit prêt à céder le pouvoir si on le lui demande.
"Si vous me dites de partir je partirai, mais si les gens me disent, non, reste, on veut encore de toi alors je resterai", a-t-il déclaré aux vétérans.
Le dirigeant a appelé à l'unité au sein du parti pour résister aux menaces impérialistes, saluant le soutien que son pays reçoit de la Chine, de l'Inde et du Japon pour soutenir son développement, alors que le Zimbabwe est confronté à des risques importants de ralentissement économique.
M. Mugabe a dénoncé la culture de ne pas rembourser ses dettes, et appelé ses ministres et fonctionnaires à honorer leurs obligations.
Cette réunion a eu lieu à un moment où des querelles de factions ouvrent des brèches dans l'unité du parti.
Les vétérans ont exprimé leur opinion sur la situation du parti, faisant allusion à la suspension arbitraire de certains de leurs membres, sans les procédures requises.
Ils ont demandé à être représentés dans l'organe décisionnel suprême du parti, le comité central, et dans le plus important organe décisionnel en dehors des congrès, le Politburo.
Concernant les slogans du parti, ils ont déclaré que seuls ceux faisant référence aux organes du parti et au président devraient être utilisés, et qu'aucune autre personne en vie ne devrait être exaltée dans les slogans.
Récemment, certains slogans ont fait l'éloge de la femme de M. Mugabe, la première dame Grace Mugabe.
Les vétérans ont également appelé à un veto sur la prise de fonctions à haute responsabilité au sein du parti, et à ce que les personnes assumant des responsabilités reçoivent une formation idéologique, une mesure actuellement absente qui serait une cause de la division en factions.
Concernant leurs aides sociales, les vétérans de la guerre ont réclamé un accès à l'assurance maladie, le versement dans les temps des frais de scolarité pour leurs enfants, un accès prioritaire de leurs enfants au Fonds boursier présidentiel qui permet un accès à l'université pour les enfants moins privilégiés mais doués, et la désignation de vétérans de la guerre à des postes diplomatiques et gouvernementaux élevés, entre autres demandes.
M. Mugabe n'a pas répondu dans l'immédiat à toutes les questions soulevées.