Dernière mise à jour à 09h26 le 02/04
Les chroniques anciennes racontent l'histoire d'un guerrier Viking immense avec une flamboyante chevelure rousse, banni de chez lui pour avoir tué un autre homme, et qui avait navigué avec des centaines d'adeptes jusqu'à une île de glace loin dans la mer. C'était le célèbre Erik le Rouge. Et les mêmes textes ont parlé de son fils, Leif Erikson, qui est arrivé quelques années plus tard dans un endroit encore plus lointain, qu'il connaissait sous le nom de « Vinland », mais dont les historiens d'aujourd'hui croient que c'étaient les côtes orientales de ce qui est aujourd'hui le Canada et les États-Unis. C'était il y a 1 000 ans, bien avant Christophe Colomb.
Les Sagas islandaises sont des récits passionnants, pleins d'aventures violentes, de querelles épiques, de romances éblouissantes et de trahisons poignantes. Pourtant, ce ne sont que des histoires, écrites des centaines d'années après les faits par des poètes avec un penchant pour l'embellissement. À ce jour, les sagas ont seulement conduit les archéologues à trouver un seul site scandinave historique réel et vérifié dans le Nouveau Monde -le village côtier de L'Anse aux Meadows à la pointe nord de Terre-Neuve. 55 ans après et une photo prise de l'espace pourrait en avoir trouvé un second. La nouvelle découverte archéologique, annoncée jeudi, offre des preuves alléchantes d'une autre présence Viking à un peu plus de 500 km du seul endroit au Canada où le premier avait été vu auparavant.
Ce qui a été trouvé n'est pas grand-chose- une pierre fissurée par le feu et quelques morceaux déchiquetés de fer découverts dans une zone de terrain boueuse appelé Point de Rosée et repérée depuis le ciel à cause de ses imperceptibles anomalies de végétation. Mais l'archéologue principal, Sarah Parcak, estime que le site est presque certainement seulement une de ces deux choses : soit une toute nouvelle culture qui ressemble exactement à celle des Scandinaves et que nous ne connaissons pas, ou il est le site scandinave le plus occidental qui ait jamais été découvert.
Et bien que son équipe soit toujours à la recherche de preuves définitives -de nouvelles fouilles et analyses sont nécessaires pour prouver que le site n'est pas celui d'une autre communauté – Sarah Parcak croit de plus en plus que la dernière possibilité est la bonne. Si son intuition est confirmée, les chercheurs disent que la découverte pourrait nous conduire à réécrire l'histoire des Vikings en Amérique du Nord. Elle pourrait soit confirmer la croyance que la présence des Scandinaves ici était éphémère -juste une autre expédition de courte durée par une société maritime. Ou il pourrait déclencher une nouvelle vague de découvertes d'autres colonies scandinaves dans la région, ce qui prouverait alors que les Vikings se sont écartés plus loin et sont restés plus longtemps dans le Nouveau Monde que quiconque ne le pensait auparavant.