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RDC : plus de 260 civils tués dans la région de Beni en novembre et en décembre

Xinhua | 24.01.2020 09h28

Au cours des seuls mois de novembre et décembre 2019, plus de 260 civils ont été tués dans la région de Beni (Nord-Kivu), dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), par des combattants présumés du groupe rebelle des Forces démocratiques alliées (ADF), selon une évaluation indépendante menée par des experts à la demande des Nations Unies.

Les victimes, principalement des femmes et des enfants, ont été tuées lors d'attaques brutales menées principalement de nuit, précise l'évaluation menée par cette équipe d'experts, qui comprenait des spécialistes politiques, militaires et logistiques, sous la direction du général brésilien Carlos Alberto Dos Santos Cruz.

Le général Santos Cruz a été par le passé Commandant de la Force de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) d'avril 2013 à décembre 2015. Une période au cours de laquelle les Casques bleus de la mission onusienne ont lutté contre les combattants rebelles du M23.

Le nombre élevé de victimes civiles au Nord-Kivu a été l'un des principaux déclencheurs de manifestations violentes contre la MONUSCO. Des manifestations qui ont notamment conduit à la destruction et au pillage d'un bureau de la mission onusienne à Beni le 25 novembre. Cinq jours plus tard, le chef des opérations de paix de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix, avait été dépêché par le secrétaire général de l'ONU à Beni pour exprimer la solidarité des Nations Unies avec la population congolaise et le personnel onusien.

Les attaques perpétrées contre des civils dans l'est de la RDC ont eu lieu dans le contexte d'une offensive majeure lancée par les forces armées congolaises (FARDC) contre les ADF le 30 octobre dernier.

"Depuis 2014, les ADF ont systématiquement exercé des représailles contre les civils pour contrecarrer les opérations de l'armée congolaise menées contre eux", soulignent les Nations Unies dans une note à la presse diffusée mardi par le porte-parole du Secrétaire général.

De retour de RDC, M. Lacroix avait demandé le 9 décembre au général Santos Cruz de mener une évaluation indépendante de la réponse de la MONUSCO au grand nombre d'attaques menées contre les civils dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri qui ont également visé les opérations de riposte à Ebola.

L'évaluation demandée visait à établir les circonstances ayant conduit aux attaques, à évaluer la capacité de la Force de la MONUSCO à s'acquitter efficacement du mandat de la mission onusienne, à savoir assurer la protection des civils menacés de violence physique, neutraliser les groupes armés dans la région de Beni, et fournir un environnement sûr pour la riposte à Ebola.

L'évaluation indépendante a conclu que la protection des civils sur le territoire de Beni nécessite une réponse globale, impliquant toutes les composantes de la MONUSCO et de l'équipe-pays des Nations Unies en RDC, ainsi que des partenaires extérieurs.

L'équipe d'experts a recommandé que la MONUSCO, le siège des Nations Unies et les pays contributeurs de troupes coordonnent leurs actions "pour améliorer l'état d'esprit, les capacités et la mobilité de la Brigade d'intervention de la Force de la MONUSCO"afin de mieux faire face à la menace non conventionnelle posée par les ADF, dans un environnement particulièrement difficile.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, 孙晨晨)
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