Le président philippin menace de rejeter l'accord militaire avec les Etats-Unis après l'annulation du visa de son ancien chef de la police

Le président philippin Rodrigo Duterte a menacé jeudi de rejeter l'Accord sur les visites de forces américaines aux Philippines (Visiting Forces Agreement, VFA) si les Etats-Unis "ne corrigent pas" l'annulation du visa de son ancien chef de la police et aujourd'hui sénateur, Ronald Dela Rosa.

"Je vous préviens. C'est la première fois. (Si vous ne corrigez pas cela), je mettrai fin à l'Accord sur les visites de forces américaines aux Philippines", a averti M. Duterte dans un discours prononcé dans la province de Leyte.

M. Duterte a formulé cette menace après que les Etats-Unis ont annulé le visa américain de M. Dela Rosa, ancien chef de la police nationale de M. Duterte qui a mis en œuvre la guerre du président contre la drogue. M. Dela Rosa a indiqué aux journalistes qu'il pense que son visa a été annulé en raison de son rôle dans cette lutte.

Il a confirmé mercredi que son visa avait été annulé sans explication.

M. Duterte a par la suite annoncé qu'il donnait un mois au gouvernement américain pour revenir sur sa décision d'annuler le visa de M. Dela Rosa, faute de quoi il rejetterait le VFA.

Cet accord entré en vigueur en 1999 permet aux forces militaires américaines de mener des exercices militaires conjoints avec les troupes philippines sur le territoire philippin.

Le budget fédéral américain pour 2020 comprend une disposition interdisant l'entrée sur le territoire américain aux personnalités impliquées dans la détention de la sénatrice philippine Leila De Lima, qui est détenue depuis février 2017 en raison d'accusations liées à la drogue.

M. Duterte a de son côté affirmé qu'il souhaite interdire l'entrée sur le territoire philippin aux législateurs américains impliqués dans l'élaboration de cette disposition.