Dernière mise à jour à 10h07 le 11/08
La plus haute envoyée de l'ONU en Guinée-Bissau, Rosine Sori-Coulibaly, a souligné lundi l'impératif de maintenir l'implication internationale dans ce pays après le départ prévu de la mission de construction de la paix des Nations Unies d'ici la fin de cette année.
Les développements politiques récents dans ce pays ont conduit à une atmosphère politiquement tendue avec une montée de la défiance entre les parties prenantes. Les accusations mutuelles et les actes d'intimidation signalés contre ceux qui s'opposent au nouvel arrangement politique ont généré un environnement hostile qui rend difficile de parvenir à un compromis dans l'intérêt de la stabilité politique et à une construction du consensus autour des priorités nationales d'établir la paix, a déclaré Mme Sori-Coulibaly, représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU, également chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (UNIOGBIS).
"Une analyse prévisionnelle de l'impasse actuelle et des événements ultérieurs souligne la nécessité d'une implication continue et solide de la communauté internationale afin d'éviter une dégradation de la situation politique et des droits humains, de consolider les progrès démocratiques obtenus par le passé et de préserver la paix et la stabilité bien nécessaires", a-t-elle déclaré au Conseil de sécurité de l'ONU.
La crise politique et la paralysie parlementaire qui sont apparues à la suite de l'élection présidentielle en 2019 ont empêché l'UNIOGBIS de soutenir les réformes urgentes, y compris la révision de la Constitution, la loi électorale et la loi sur les partis politiques, a-t-elle dit. "Il est par conséquent à déplorer que le mandat de l'UNIOGBIS ait peu de chances d'être pleinement mis en oeuvre avant le départ de la mission", a-t-elle poursuivi.
Les positions inflexibles et les divisions entre les acteurs politiques constituent une menace sérieuse pour la stabilité et le développement durable. Toutes les forces politiques devraient être encouragées à s'engager dans un dialogue constructif et une construction du consensus autour des priorités nationales. Il est impératif de rappeler constamment aux forces militaires et de sécurité de ne pas interférer dans la politique. La réforme du secteur de la sécurité reste primordiale, a-t-elle souligné.