Dernière mise à jour à 08h49 le 06/05
La guerre en Ukraine affecte négativement la sécurité alimentaire des pays d'Afrique de l'Est, en raison notamment de la réduction des approvisionnements alimentaires et des prix élevés des denrées alimentaires, du carburant et des engrais, a averti jeudi le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies.
Les restrictions sur les exportations de céréales, d'huiles végétales et d'engrais se sont multipliées depuis le début du conflit entre l'Ukraine et la Russie, atteignant des niveaux similaires à ceux enregistrés lors de la crise alimentaire mondiale de 2008, a déclaré le PAM dans sa dernière mise à jour sur la sécurité alimentaire en Afrique de l'Est.
Soulignant la forte dépendance de l'Afrique de l'Est vis-à-vis des importations de nourriture et d'engrais, le PAM a déclaré que la crise en Ukraine risque d'aggraver une situation déjà désastreuse dans la région est-africaine.
L'inflation résultant de la crise pourrait notamment plonger sept à dix millions de personnes supplémentaires dans une situation de faim aiguë en Afrique de l'Est en 2022.
"La région a déjà connu d'importantes hausses des prix du blé, du pain, du carburant et des engrais, ainsi que des pénuries généralisées de carburant. Les pays les plus touchés sont le Kenya, la Somalie, l'Ouganda, l'Ethiopie, le Soudan du Sud et le Burundi", a indiqué le PAM.
L'Ukraine et la Russie ont fortement restreint leurs exportations de blé et de divers autres produits alimentaires. L'Indonésie a quant à elle interdit les exportations d'huile de palme, tandis que la Turquie, le Kirghizistan et le Kazakhstan ont interdit l'exportation d'une variété de produits céréaliers.
Les chiffres du PAM montrent que la consommation de carburant, d'engrais, de blé et d'huile végétale dispose d'une faible élasticité de substitution en cas de hausse des prix, ce qui risque d'exercer de fortes pressions sur les réserves de change de l'Ethiopie, du Soudan, du Soudan du Sud et du Burundi.
Les risques de crise alimentaire dans la région surviennent alors même que la plupart des pays sont déjà confrontés à des déséquilibres budgétaires marqués et à une pression croissante de la dette publique, limitant la capacité des subventions gouvernementales et des systèmes de protection sociale à couvrir le déficits alimentaire des populations vulnérables, a déclaré le PAM.
La pandémie de COVID-19, qui a déclenché la pire récession mondiale depuis plus d'un siècle, a en effet déjà aggravé les vulnérabilités préexistantes.