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Des aviculteurs malgaches reconnaissants envers la Chine pour "la route des œufs", un "cadeau merveilleux"

Xinhua | 26.05.2022 08h27

Dans la commune rurale d'Antanetibe-Mahazaza, à 50 km au nord de la capitale malgache, Antananarivo, Anja, 29 ans, appuyé par sa femme Seheno, a investi dans le secteur avicole depuis cinq ans. Leur ferme comprend aujourd'hui 40.000 poules, qui pondent environ des dizaines de milliers d'œufs par semaine, livrés sur le marché des œufs de la capitale.

Cet aviculteur a doublé la taille de son activité par rapport à ses débuts voici cinq ans. Il a construit un nouveau hangar qui peut accueillir 10.000 nouvelles poules pondeuses.

"Le gouvernement chinois nous a donné un cadeau merveilleux (...) et nous en sommes très reconnaissants", dit Anja, confiant dans les perspectives de son élevage.

Ce "cadeau merveilleux" dans sa bouche est une route de 19 km baptisée "la route des œufs". Cette route secondaire a été rénovée entre août 2018 et janvier 2022 par le groupe de BTP Zhongmei dans le cadre de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) proposée par la Chine.

Antanetibe-Mahazaza est un véritable "village de l'œuf". Comme Anja, entre 200 et 250 petits et grands éleveurs s'investissent dans l'aviculture. Selon son maire, Firmin Rakotonomenjanahary, la production actuelle de la commune représente 30% à 40% de la production nationale totale de la Grande Ile. "Nos œufs vont dans tout Madagascar. La majeure partie va à Antananarivo", détaille-t-il.

Le maire rappelle qu'avant la rénovation de la route par les Chinois, les aviculteurs locaux se plaignaient de la casse pendant la livraison. "Quand il y avait la boue pendant la saison des pluies, c'était la galère d'emmener les œufs partout", se souvient-il.

"A l'époque 10% à 20% des œufs cassaient (...) à cause de l'état de la route", se remémore Anja, en ajoutant qu'il parcourait les 50 km séparant son village de la capitale en trois à quatre heures. Lui et sa famille devaient ainsi partir à 1h du matin pour assurer l'arrivée des œufs sur les étals d'Antananarivo avant 5h.

Wu Yong, directeur exécutif adjoint du projet de "la route des œufs" et directeur général du bureau malgache de Zhongmei, a noté qu'après l'achèvement de la rénovation, cette route secondaire s'est transformée en un axe bitumineux lisse et plus large, oscillant entre 8,5 m et 12 m selon les portions. Enclavée, la commune rurale d'Antanetibe-Mahazaza est désormais reliée directement à la route nationale N°4.

"La construction de cette route a vraiment changé notre vie", assure Anja qui quitte aujourd'hui sa maison avec sa femme vers 4h du matin pour livrer ses œufs. "Actuellement, le pourcentage des œufs cassés est très bas. Il n'y a même plus de casse si vous faites plus attention en route et si vous arrangez bien votre chargement", explique-t-il.

Selon M. Rakotonomenjanahary, la production quotidienne moyenne d'œufs dans sa commune varie entre 300.000 à 400.000 contre 150.000 avant la rénovation de la route. Il a ajouté que la mairie a engrangé 19 millions d'ariarys (environ 4.800 dollars) de taxes provenant de la vente locale d'œufs en 2021. Il compte en tirer cette année 30 millions d'ariarys (environ 7.600 dollars).

Anja dit avoir constaté le développement graduel de son village. "On a gagné plusieurs avantages à la construction de cette route. Elle a apporté plusieurs développements. Si on parle du marché d'ici, on trouve tout déjà. Ce n'est pas comme avant lorsqu'on voulait acheter quelque chose, il fallait aller à Mahitsy".

"Avant, quand il pleuvait, les habitants n'étaient pas du tout enthousiastes à l'idée de sortir. Mais là, maintenant, tout le monde sort. Et chaque fin de semaine, ça commence à bouger un peu au niveau de la commune, parce qu'il y a des animations du vendredi soir au dimanche. Il y a des afflux des gens qui viennent ici", se félicite le maire qui affiche l'intention de construire un grand marché des œufs dans son village pour attirer les consommateurs dans la commune et faire des économies aux aviculteurs en coûts de transport.

Antanetibe-Mahazaza ne produit pas que des œufs, selon le maire. Le village écoule ainsi 1.000 litres de lait par jour, 350 tonnes de gros oignons et une vingtaine de tonnes d'ail par saison.

"Nous tenons à remercier vivement le gouvernement chinois et, surtout, le peuple chinois qui nous ont donné une somme colossale pour la réalisation de cette route", salue-t-il.

Des balises et des bornes kilométriques en rouge et blanc bordent aujourd'hui les deux côtés de cette route goudronnée qui serpente dans les collines verdoyantes et les rizières du plateau central de Madagascar.

"Il y a beaucoup de gens qui se promènent ici, ne serait-ce que pour voir la route, parce que les gens disent que c'est la plus belle route au niveau de Madagascar, surtout au niveau de la commune", se félicite son maire. "C'est aussi la fierté des Malgaches".

(Rédacteurs :Ying Xie, Yishuang Liu)
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