Dernière mise à jour à 08h50 le 26/05
Le continent africain est devenu une victime collatérale du conflit actuel entre la Russie et l'Ukraine, a déclaré mercredi le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat.
"En perturbant profondément le fragile équilibre géopolitique et géostratégique mondial, il (le conflit en Ukraine) a également jeté une lumière crue sur la fragilité structurelle des économies africaines", a indiqué M. Mahamat dans un communiqué.
Le conflit actuel se caractérise par une réduction de l'offre mondiale de produits agricoles et par une envolée de l'inflation des prix alimentaires, a indiqué le président de la Commission de l'UA.
"Le signe le plus emblématique de ces fragilités est la crise alimentaire qui fait suite aux troubles climatiques, et à la crise sanitaire de la COVID-19, amplifiée aujourd'hui par le conflit en Ukraine", a-t-il poursuivi.
Dans un rapport publié mardi, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a mis en garde que le conflit en Ukraine pourrait encore enrayer la trajectoire de développement de l'Afrique, déjà considérablement mise en danger par la COVID-19.
Les pays africains sont particulièrement affectés en raison de leur forte dépendance aux importations de Russie et d'Ukraine. En 2020, les pays africains ont importé de Russie des produits agricoles pour une valeur de 4 milliards de dollars, dont 90% de blé, selon le rapport.
En outre, le conflit en Ukraine a entraîné une augmentation de 21% du prix des engrais, affectant les populations africaines qui restent principalement dépendantes de l'agriculture. Les pénuries et interruptions de chaînes d'approvisionnement des denrées alimentaires et des engrais accroîtront la famine en Afrique. L'impact des pénuries d'engrais affectera la saison de plantation de cette année et sera ressenti jusqu'à l'année prochaine, selon la même source.